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Présidentielle: Jean-Luc Mélenchon, meilleure chance à gauche en 2017?

Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon en 2011 durant la primaire socialiste.

Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon en 2011 durant la primaire socialiste. - Demarthon - AFP

La première convention de "La France insoumise" a braqué les projecteurs sur lui, les sondages lui sont favorables, François Hollande traverse une mauvaise passe...Les signaux positifs s'accumulent pour Jean-Luc Mélenchon dans sa marche vers la présidentielle.

En réunissant à Saint-André-lez-Lille un millier de sympathisants issus des rangs de son collectif "La France insoumise", Jean-Luc Mélenchon a affiné son programme présidentiel. Mieux, il a créé l’événement politique. A sept mois du premier tour de l’élection suprême, la campagne de Jean-Luc Mélenchon s’annonce sous de bons auspices.

A tel point qu’il peut désormais rêver de reprendre à un exécutif aux abois après la sortie du livre Un président ne devrait pas dire ça, à une majorité troublée par la primaire qui s’annonce et les erreurs du chef de l'Etat, le leadership de la gauche. Mieux, des chiffres viennent déjà étayer cette possibilité et montrent que Jean-Luc Mélenchon est en bonne posture pour remporter la bataille de l’opinion au détriment de ses concurrents.

Une popularité grandissante à gauche...

Le 15 octobre, un sondage Ifop pour le JDD a rendu son verdict: il est l’homme qui représente le mieux les valeurs de la gauche pour 34% des Français se revendiquant de cet hémisphère politique. Il cavale loin devant François Hollande, Emmanuel Macron et Arnaud Montebourg, tous trois bloqués à 19%.

Quelques jours auparavant, le baromètre Ifop-Fiducial sur les personnalités politiques préférées des Français le plaçait à la cinquième place de son classement. Une performance qui prouve que sa stratégie consistant à court-circuiter les partis ou à les prendre de vitesse, comme son ancien allié le Parti communiste avec lequel il est en délicatesse, est en train d’opérer.

"Mélenchon bénéficie d’une certaine bienveillance de la droite (37% de bonnes opinions), séduite par une sorte d’effet Georges Marchais, truculent leader communiste des années 1980. Il recueille surtout 90% de suffrages auprès des sympathisants du Front de gauche, qui se contrefichent des réticences du patron du PCF", analyse Bruno Jeudy.

...Qui se traduit dans les sondages

Cependant l’incarnation des valeurs de gauche et la popularité ne remplissent pas les urnes. Justement, cette cote se traduit aussi plus concrètement. Selon le dernier sondage Elabe pour Les Echos, paru à la fin du mois de septembre dernier et réalisé auprès de plus de 1.000 personnes, Jean-Luc Mélenchon gravite actuellement autour de 14 et 15% d’intentions de vote. Selon les hypothèses envisagées, Jean-Luc Mélenchon fait ainsi jeu égal ou devance François Hollande duquel il récupère entre 15 et 20% des électeurs de 2012.

Il devance même largement les remplaçants possibles de François Hollande comme Manuel Valls ou Arnaud Montebourg. 

Le grand gagnant des errements de l'exécutif

Cité par le site d’Europe 1, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, apprécie bien sûr ces enquêtes d’opinions au beau fixe: "Les sondages ne font pas le résultat, mais ils font la campagne, et du coup ils peuvent quand même compter pour le résultat". Alexis Corbière a son avis sur l’origine de ce vent qui souffle à la poupe du bateau Mélenchon: "Il y a surtout une confirmation de l’effondrement de la vielle scène politique, avec un PS en pleine désagrégation".

Robin Verner