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Présidence UMP: Copé appelle ses proches à soutenir Sarkozy

Depuis sa démission du poste de président de l'UMP, Jean-François Copé est demeuré relativement silencieux.

Depuis sa démission du poste de président de l'UMP, Jean-François Copé est demeuré relativement silencieux. - Eric Feferberg - AFP

L'ancien président de l'UMP a appelé, mardi, ses proches à soutenir Nicolas Sarkozy pour la présidence du parti, à laquelle il devrait bientôt se porter candidat.

Absent des médias depuis le mois de juin et son départ forcé de la présidence de l'UMP, Jean-François Copé a tenu à montrer mardi qu'il entendait rester dans le jeu, en appelant ses proches à soutenir Nicolas Sarkozy pour la présidence du parti, dont l'élection aura lieu le 29 novembre prochain.

Au premier jour de la session extraordinaire du Parlement, le député-maire de Meaux, en Seine-et-Marne, a réuni ses proches dans une salle de l'Assemblée nationale. Quelque 70 personnes étaient présentes, dont ses indéfectibles soutiens Michèle Tabarot et Sébastien Huyghe.

"Sur l'élection du futur président de l'UMP, même si je ne vais pas bien sûr m'engager dans cette campagne et que chacun est libre de ses choix, nous sommes dans l'attente de la décision de Nicolas Sarkozy. Je pense qu'être copéiste et soutenir Nicolas Sarkozy, c'est une démarche cohérente", a déclaré l'homme politique devant ses troupes.

Très silencieux dans les médias

Contraint d'abandonner les rênes du parti le 15 juin après la révélation du scandale Bygmalion, qui éclabousse plusieurs de ses proches dont son ex-principal collaborateur Jérôme Lavrilleux, Jean-François Copé a rappelé qu'il avait "décidé de prendre du recul par rapport à la scène politicienne".

"Je me suis abstenu de toute expression médiatique et je compte le faire pour un bout de temps encore", a-t-il promis mardi, projetant de "faire de la politique autrement" avec son micro-parti Génération France, qu'il compte "réactiver".

Depuis son départ, celui qui a toujours protesté de son "intégrité totale" dans l'affaire Bygmalion s'était contenté de deux expressions publiques, relativement discrètes: un soutien - déjà - à Nicolas Sarkozy en pleins déboires judiciaires et une critique de l'actuelle direction intérimaire de l'UMP formée par Jean-Pierre Raffarin, François Fillon et Alain Juppé. Il a également participé au livre "Les douze travaux de l'opposition", somme à laquelle ont contribué tous les ténors de l'UMP en livrant une réflexion sur un de ses thèmes favoris: "l'exigence d'un nouveau 1958" et la nécessité de gouverner par ordonnances en cas d'alternance.

Un soutien plutôt encombrant?

Pour l'heure, deux candidats seulement se sont déclarés pour la présidence du parti et battent campagne: les anciens ministres et députés Bruno Le Maire et Hervé Mariton. En attendant le grand retour de Nicolas Sarkozy. Les spéculations vont bon train sur sa stratégie, toujours inconnue à ce jour. Son retour par la case UMP est réclamé par ses proches mais suscite le scepticisme d'une partie des ténors de l'UMP, à commencer par ses rivaux potentiels en vue de l'élection présidentielle de 2017. Hormis Jean-François Copé, qui ne se montre pas rancunier face à celui qui l'aurait, selon des échos de presse, qualifié de "Harlem Désir de droite".

Et s'il bénéficie encore de soutiens, le maire de Meaux conserve également, outre un fort rejet de la part des Français dans les enquêtes d'opinion, de solides inimitiés dans son propre parti, des partisans de François Fillon convaincus de s'être fait "voler" lors de l'élection interne de 2012 aux cadres excédés par l'affaire Bygmalion ou encore l'affaire du prêt octroyé au parti, dans le plus grand secret, par le groupe UMP de l'Assemblée nationale en 2012.

Son soutien à Nicolas Sarkozy constitue enfin une intéressante contribution à la tenue de primaires en 2016. Président de l'UMP, Jean-François Copé avait toujours soutenu ce processus, contrairement à l'ancien ministre du Budget d'Edouard Balladur, qui semble ne s'y être rangé que récemment. Reste à en arrêter les contours, d'une primaire ouverte de la droite et du centre, prônée par Alain Juppé, à une simple consultation intramuros à l'UMP.

Alexandra Gonzalez, avec AFP