Pour Nicolas Hulot, "l'exécutif se contente d'acheter la paix sociale"

Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique et solidaire, en juin 2017 - JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
A la veille des annonces d'Emmanuel Macron pour sortir de la crise, l'ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, regrette que les revendications écologistes ne soient pas mieux entendues. Dans une interview accordée à Libération, il appelle le chef de l'Etat "à tirer une forme d'injonction positive" des "nombreuses manifestations" en faveur de la transition écologique, "notamment des marches pour le climat".
"A ce stade, je n’ai pas le sentiment que ces manifestants-là ont été écoutés", affirme le président d'honneur de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme, évoquant un gouvernement "dans une position défensive".
En faveur du rétablissement de l'ISF
"Ce qui a fuité dans les médias laisse craindre que l’exécutif se contente d’acheter la paix sociale à travers des annonces qui touchent à des scandales du quotidien, comme le coût des Ehpad, mais sans engager le début d’une politique de transition écologique et solidaire", poursuit-il.
Il affirme cependant ne pas jeter la pierre "car le gouvernement est prisonnier du présent, la pression du court terme est très forte". Or, "face à l'urgence, l'écologie reste la variable d'ajustement", concède l'ancien ministre.
Interrogé sur l'ISF, Nicolas Hulot se dit par ailleurs en faveur de son rétablissement. "Tant qu’on ne va pas chercher l’argent là où il s’est dissimulé, on n’y arrivera pas", déclare-t-il. Il y a, selon lui, "une soif de cohérence, de justice fiscale," chez les gilets jaunes "qu'il faut entendre".
"Organiser des grands débats, c’est bien. Mais à chaque fois qu’on a consulté les citoyens on n’a pas tenu compte de leurs préconisations" ajoute l'ancien membre du gouvernement qui rappelle: "Regardez ce qui s’est passé avec les Etats généraux de l’alimentation. Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une forme d’exaspération."