Pour Macron, le débat sur la déchéance de nationalité a saboté celui sur la loi Travail

On ne compte plus les sorties d'Emmanuel Macron. François Hollande a beau multiplier les rappels à l'ordre, le ministre de l'Economie ne manque jamais une occasion de marquer sa liberté et de tacler le chef de l'Etat. Le locataire de Bercy a ainsi lancé une nouvelle pique jeudi, lors d'un forum diplomatique à Paris.
D'après Le Parisien, Emmanuel Macron a estimé que l'impasse dans laquelle se trouve la loi Travail est en partie liée au débat sur la déchéance de nationalité qui l'a précédée. Un lien établi en ces mots, rapportés par le quotidien:
"Nous avons présenté cette réforme (la loi El Khomri, ndlr) après un débat très compliqué sur la nationalité qui a brisé beaucoup de gens à gauche et l’unité autour des réformes."
Une manière assez directe de viser François Hollande puisque c'est le chef de l'Etat lui-même qui avait lancé ce débat devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles après les attentats du 13 novembre.
François Hollande manque-t-il de fermeté?
L'animosité entre François Hollande et Emmanuel Macron n'est pas une nouveauté. En privé, le locataire de l'Elysée aurait récemment eu des mots très durs envers son ministre de l'Economie, rapportés par Apolline de Malherbe, éditorialiste politique de BFMTV. "Ça veut faire de la politique autrement et ça finit en ayant l'air de découvrir le porte-à-porte", aurait lâché François Hollande en faisant référence à la méthode choisie par le mouvement politique d'Emmanuel Macron, "En Marche!", pour mener sa campagne.
C'est essentiellement parce qu'il ne joue pas la cohésion mais travaille davantage sa stature de présidentiable que le ministre de l'Economie agace. Et pas seulement au sein du gouvernement. Vendredi, c'est le conseiller régional d'Ile-de-France François Kalfon, proche d'Arnaud Montebourg, qui a fustigé le comportement du ministre de l'Economie. "Il ouvre sa gueule tous les matins pour régler des problèmes filiaux vis-à-vis du président de la République, et il n'est pas démissionné", a déclaré le socialiste, pointant ainsi le manque de fermeté de François Hollande.