Pour Hollande, "les propos et la mimique de Donald Trump" sur le 13-Novembre sont "insupportables"
C'est la polémique qui aura marqué le week-end. Depuis vendredi, les réactions d'indignation s'enchaînent en France, après les propos de Donald Trump sur les attentats du 13 novembre 2015, et son imitation des terroristes du Bataclan en train d'abattre des victimes.
Dès samedi, François Hollande, président de la République à l'époque de ces attaques, a condamné l'attitude du président américain. "Les propos honteux et les simagrées obscènes de Donald Trump en disent long sur ce qu'il pense de la France et de ses valeurs", avait-il estimé dans un communiqué. "L'amitié entre nos deux peuples ne sera pas entachée par l'irrespect et l'outrance. Toutes mes pensées vont aux victimes du 13-Novembre", avait ajouté François Hollande.
"Indécentes et indignes"
Présent ce dimanche dans le sud de la France pour la promotion de son dernier livre, il a tenu sur BFMTV à réitérer sa condamnation:
"Les propos et même la mimique de Donald Trump sont insupportables parce qu’elles sont à la fois indécentes et indignes d’un président des Etats-Unis", a-t-il déclaré. "Elles sont insupportables pour les victimes, leurs familles et leurs proches, auxquels je pense aujourd’hui. Car j’étais en situation en 2015 de voir le drame qui s’était produit et j’ai en mémoire les visages des victimes et de leurs familles", a poursuivi l'ancien chef de l'Etat.
Tacle à Macron
Outre ses critiques directes envers Donald Trump, François Hollande, qui se plaît ces derniers mois à commenter l'action de son successeur, a également adressé une pique à Emmanuel Macron:
"La diplomatie, ça consiste à avoir des relations d’Etat à Etat, mais il n’y a pas besoin d’y mettre de l’amitié, encore moins avec Donald Trump", a-t-il insisté.
Une référence à peine voilée à tous les efforts déployés par Emmanuel Macron lors de sa visite d'Etat à Washington, il y a quinze jours. A de très multiples reprises, le président de la République a insisté sur sa "relation particulière" avec son homologue américain, multipliant les gestes de connivence, y compris physiques, avec Donald Trump.
Un silence qui ne passe pas
Depuis le discours du président américain vendredi lors de la convention de la NRA, le lobby américain des armes, les anciens ministres et responsables politiques de l'époque ont été les premiers à exprimer leur émoi. Emmanuel Macron, en déplacement en Nouvelle-Calédonie, n'a pas commenté cette affaire directement. Samedi soir, un communiqué envoyé par le ministère des Affaires étrangères a exprimé la "ferme désapprobation" de "la France" face à ces propos.