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Pour Hamon, "ses idées vont s'imposer dans le débat public"

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L'ancien membre du Parti socialiste et ancien candidat à la présidentielle défend une profonde rénovation idéologique de la gauche pour justifier la fondation de son mouvement.

Benoît Hamon ne désarme pas. Malgré sa cuisante défaite à l'élection présidentielle, l'ancien socialiste, fondateur du Mouvement du 1er juillet, garde son cap. "Je pense que les idées auxquelles je crois vont s’imposer dans le débat public", maintient ce jeudi sur BFMTV l'ancien ministre de François Hollande. "Je ne suis pas inquiet: les idées nouvelles, elles font rire, elles font peur, puis elles s’imposent comme une évidence."

Changement de cycle

"Il est important de regarder les cycles qu’on a vécu. Le cycle historique de la sociale-démocratie s’achève", avance Benoît Hamon. "Nous devons intégrer la question de l’écologie politique au logiciel politique socialiste, qui est vieillissant. (..) Qui ne voit pas que l’automatisation et la révolution numérique vont profondément changer le travail ? La question est: comment maîtrisons-nous ce processus ?"

À l'en croire, le modèle idéologique d'Emmanuel Macron est obsolète, et le président de la République s'est engagé sur une fausse piste. Il détaille:

"La sociale-démocratie s’est attachée pendant des années à organiser un compromis entre le capital et le travail. On voit que ça ne marche plus, avec le chômage et le sous-emploi. Faisons de la croissance, et nous aurons le plein emploi: ça ne marche plus. La thérapie d’Emmanuel Macron rendra la France plus malade."

Union de la gauche

Et ce n'est pas son ancien parti qui pourra prendre le relais. Pour Benoît Hamon, le Parti socialiste est un astre mort. "Les partis et les appareils peuvent exister très longtemps après que leurs idées se sont éteintes", lance-t-il. Il reste à inventer un mouvement politique entre le chef de l'Etat "le plus attaché dans ses choix au milieu social auquel il appartient" et Jean-Luc Mélenchon, en évitant l'effet "casse-noix" de la présidentielle. 

Sur ses échanges avec le leader de la France insoumise, Benoît Hamon reconnaît un rapprochement, mais reste prudent. "Évidemment qu'on se parle", confirme-t-il, ajoutant toutefois qu'il n'y a "pas de projet de précis dans l'actualité" et que chacun incarne une sensibilité politique différente. L'heure est pour l'instant à la construction de son mouvement, qui prendra une nouvelle forme les 1er et 2 décembre prochains. "Nous sommes 30.000, et c'est un très jeune mouvement", s'enthousiasme Benoît Hamon. 

Si la question de l'union de la gauche n'est pas d'actualité, Benoît Hamon reconnaît cependant qu'il s'agit de son horizon stratégique.

Louis Nadau