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Pour François Ruffin, "l'Assemblée est une chambre d'enregistrement des désirs du président"

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Le député de la France insoumise estime que le Parlement n'a pas assez de poids face à l'exécutif et que les élus sont cantonnés à un rôle d'interpellation.

Invité de Jean-Jacques Bourdin ce mercredi sur BFMTV et RMC au lendemain de son face-à-face avec Emmanuel Macron à l'usine Whirlpool, François Ruffin a dénoncé le manque de poids des députés et du Parlement dans le système politique français.

La France insoumise, très présente dans l'hémicycle, tient depuis la rentrée la tête de l'opposition. Mais pour le député de la Somme, les nombreuses interpellations faites à la majorité sont la seule marge de manoeuvre des élus de l'Assemblée.

"C'est une chambre d'enregistrement des désirs du président. Quand on voit que parfois, souvent, les amendements déposés par la majorité sont écrits par les ministères... Je pense que cela pose un grave problème. Cela dépasse le cadre de la figure d'Emmanuel Macron. Je suis pour remettre du poids du côté du Parlement.
En fait l'exécutif est aussi le législatif aujourd'hui. Nous on nous envoie des textes et on va modifier trois virgules pour faire croire qu'on a un rôle. Le seul rôle qu'on a c'est un rôle d'interpellation", estime-t-il. 

"Je suis bien, dans le groupe France insoumise"

Elu sous l'étiquette Picardie Debout mais membre du groupe France insoumise depuis sa création, François Ruffin ne se dit cependant pas "déçu" de son expérience de député. 

"Je ne suis pas du tout déçu, j’étais lucide sur ce que ce serait. Et l'une des mes fonctions c’est de dire 'le Parlement est nu', comme l'enfant disait dans le conte d'Andersen 'le roi est nu'", ajoute-t-il.
"Pourquoi? Pour le déplorer, et parce que si jamais on veut le rhabiller demain il faut partir d'un constat qui est sévère."

"Ce qu'il faut reconnaître à Mélenchon c'est la combativité"

Interrogé sur sa volonté marquée de garder son indépendance par rapport au groupe et au parti de Jean-Luc Mélenchon, il se dit "bien" dans cette formation. "Le jour où je ne serai pas bien je viendrai vous le dire", glisse-t-il sérieusement. 

"Quand on est une petite minorité, il faut se bagarrer, ce qu’il faut reconnaître à Jean-Luc Mélenchon, c’est la combativité. Sans doute qu’il y a des maladresses, des erreurs (...)", conclut-il en s'incluant dans ce propos.

Charlie Vandekerkhove