Polémique autour du report du plan pauvreté: les larmes de Buzyn, la colère de Macron

Agnès Buzyn - SYLVAIN THOMAS / AFP
La semaine dernière, l'exécutif a essuyé une vive polémique: le report de l'annonce du plan pauvreté sur fond de coupe du monde de football a fortement déplu. Ce mercredi, Le Canard enchaîné est revenu sur les coulisses de cette décision et surtout sur les tourments qui ont agité le gouvernement et le chef de l'Etat, provoquant les sanglots de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et la fureur du président de la République.
La bourde de Buzyn
C'est mercredi dernier, lors d'une interview à LCI, q'Agnès Buzyn avait involontairement allumé la mèche. Elle avait déclaré que si "en théorie", le plan de lutte contre la pauvreté devait être annoncé "la semaine prochaine", la chose dépendait "peut-être aussi des matches de l'équipe de France. Normalement, ce plan devrait être autour du 10 juillet, mais nous verrons si l'équipe de France est en demi-finale".
Selon le journal, le report est en fait dû au retard de l'élaboration dudit plan. Ses auteurs ont donc expliqué au sommet de l'Etat qu'il serait préférable d'attendre la rentrée. Parmi les raisons avancées, figurait effectivement la crainte de voir le parcours des Bleus estomper l'annonce du plan. Emmanuel Macron, lors de son discours devant les parlementaires réunis en congrès au château de Versailles lundi, a d'ailleurs posé que les contours du plan seraient définis en septembre, pour une entrée en vigueur en 2019.
"Comment peut-on mêler le foot et le plan?"
Il n'empêche, la sortie de sa ministre a poussé le chef de l'Etat à piquer un fard à son retour du Nigéria la semaine dernière. "Comment peut-on mêler le foot et le plan? Comment peut-on sortir des conneries pareilles? C'est n'importe quoi! Non seulement ils n'ont pas fait le boulot, mais ils me font porter le chapeau! Mais ils sont dingues!"
Agnès Buzyn s'est en tout cas mordue les doigts d'avoir choisi de tels termes devant les médias. Elle a ainsi fondu en larmes devant le Premier ministre et quelques ministres. Lors du Conseil des ministres de vendredi dernier, le courroux d'Emmanuel Macron était toutefois retombé. "Le report du plan n'est pas un sujet. L'important n'est pas la date de l'annonce mais celle de l'entrée en vigueur des mesures, au début de l'année prochaine", a-t-il dit.