"Personne ne partira à 64 ans avant la fin de ce mandat": le "pari" d'un député de la majorité

Un pronostic osé. Alors qu'une 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites a lieu ce jeudi, Patrick Vignal, député Renaissance de la 9e circonscription de l'Hérault, a estimé mercredi soir sur BFMTV que l'application du recul de l'âge de départ à la retraite aura bien du mal à se mettre en place, et que selon lui cette réforme si contestée serait progressivement être détricotée.
"La clause de revoyure elle est demain"
"En 2027, mon collègue Jean-Philippe Tanguy (député RN de la Somme, également présent sur le plateau de BFMTV, ndlr) va proposer aux Français une retraite à 60 ans, LFI va proposer, via Jean-Luc Mélenchon, une retraite à 62 ans et 40 années. La clause de revoyure elle est demain", a-t-il dit, faisant référence à l'élection présidentielle de 2027.
"Je fais le pari que personne ne partira à 64 ans avant la fin de ce mandat", a-t-il pronostiqué.
L'échéance de 2027 avait déjà été évoquée par la Première ministre Élisabeth Borne qui avait assuré en janvier dernier qu'"il y a une clause de revoyure par nature qui est l'élection présidentielle et les élections législatives."
"Si on peut introduire le fait qu'il y aura par exemple, en transparence, un point d'étape sur où on en est dans le retour à l'équilibre de notre système, on pourra avoir ce débat au Parlement", avait-elle ajouté, tout en réfutant un aveu de faiblesse ou de doute quant à la nécessité de la réforme des retraites.
Échéance en 2027
Selon Patrick Vignal, les erreurs du gouvernement ont été multiples. Il a notamment pointé un problème de méthode. "Le vrai débat c’est qu’on a inversé les choses, il fallait qu’on parle du travail, du burn-out, du malaise au travail, des séniors, et on n’a pas eu le temps de le faire", a-t-il développé.
Selon lui, il est important de voir l’évolution du monde du travail, "les métiers vont changer dans vingt ans", mais aussi de trouver un compromis avec les syndicats.
"En France on ne sait pas trouver des chemins de convergence, il faut trouver une sortie et que tout le monde sorte par la grande porte", a conclu Patrick Vignal.
Face aux manifestations spontanées organisées dans les rues de Paris et d'autres villes de province fin mars, le député avait appelé à "suspendre" la réforme des retraites.