Mobilisation du 6 avril: le renseignement territorial table sur 600.000 à 800.000 manifestants

Quelle forme va prendre la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites prévue ce jeudi? Selon une note du renseignement territorial datée du 4 avril que BFMTV a pu consulter, 600.000 à 800.000 participants sont attendus dans les cortèges organisés à travers le pays, dont 60.000 à 90.000 à Paris.
Selon ce même document, les cortèges de province les plus fournis devraient être organisés à Toulouse (17.500 personnes attendues), Nantes (16.000), (Rennes et Lyon (15.000), Montpellier (12.500), Brest (12.000), Bordeaux et Grenoble (10.000) ou encore Saint-Nazaire (9000).
Quelques centaines d'éléments à risques
Du côté de la composition de ces rassemblements, le renseignement attend un public multigénérationnel et multicatégoriel, incluant les salariés des entreprises du secteur privé, étudiants, et dans certaines villes des éléments issus de la mouvance contestataire d'ultragauche, antifas, gilets jaunes.
Le renseignement s'attend à certains débordements et pointe les 500 à 1000 éléments à risques attendus à Paris en marge des rassemblements. Selon la note, l'ultragauche relaie et encourage la multiplication d'exactions en tous genres et des appels à "des opérations ville morts" pullulent.
Le profil des manifestants radicaux serait de plus en plus hétéroclite: mouvance féministe, environnementaliste, gilets jaunes, complotistes, antivax, militants syndicaux radicalisés, étudiants et lycéens... Plusieurs villes dont Bordeaux, Brest, Rennes, Lille, Lyon et Nantes seront particulièrement scrutées.
En ce qui concerne les gilets jaunes, leur présence est attendue à Montlucon, Nice, Lamastre, Charleville, Foix, Narbonne, Caen, Lille ou encore Clermont-Ferrand, et quelques troubles sont possibles à Charleville-Mézières, Caen, Valence, Toulouse, Rouen et Le Havre.
Blocages et mobilisation de la jeunesse
En parallèle des manifestations, plusieurs opérations de blocages sont également redoutées par les auteurs de cette note. Bien que ces opérations sont en baisse, elles sont partie prenante de la stratégie d'action syndicale.
Au niveau national, la fédération nationale des industries chimiques, les personnels des raffineries et dépôts pétroliers, la fédération nationale des ports et docks et la CGT Air France seront particulièrement surveillés.
Chez les plus jeunes, des blocages d'établissements auront bien lieu durant la matinée. En dehors d'un socle bien ancré dans le mouvement, entre 20.000 et 30.000 personnes la note pointe une mobilisation qui peine encore à s'étendre au sein de la jeunesse, mais les assemblées générales organisées dans les établissements sont plus étoffées et véhémentes.
A ce titre, le renseignement territorial redoute que certains d'entre eux s'éxonèrent des consignes syndicales en prenant activement part au désordre.