Transports, énergie, écoles... À quoi s'attendre pour la grève du 6 avril?

Pour cette 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les perturbations dans les transports devraient être limitées.

Alors que la réunion de mercredi entre l'intersyndicale et le gouvernement a tourné court, une nouvelle journée de manifestations et de grèves est prévue ce jeudi. Il s'agit de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Le message est le même: "le retrait pur et simple" du texte, et les syndicats appellent à une "mobilisation forte".

À quoi faut-il s'attendre pour cette journée?

• SNCF

La SNCF prévoit un trafic en amélioration par rapport aux précédentes journées de mobilisation, y compris en Île-de-France avec:

• 3 TGV et Ouigo sur 4
• 1 TER sur 2 en moyenne nationale
• 1 Intercités de jour sur 4, mais aucun train ne circulera la nuit
• Eurostar et Thalys: trafic quasi-normal

• Transports du quotidien

À Paris et en Ile-de-France, la RATP prévoit un trafic quasi normal sur le réseau RER et Métro "à l’exception de quelques lignes".

La Régie prévoit un train sur deux sur la ligne 3, autant sur la ligne 5 le matin et un sur trois l'après-midi, et entre un train sur deux et un sur trois entre 06h00 et 20H00 sur la ligne 13. Les autres rouleront normalement.

Le trafic sur la ligne 6 risque en revanche d'être "perturbé par le parcours de la manifestation prévue l'après-midi" entre les Invalides et la place d'Italie, prévient la RATP.

Le trafic sera normal sur les réseaux Bus et Tramway.

Dans les autres grandes agglomérations françaises, le trafic sera également perturbé à différents niveaux selon les villes.

À Lyon, TCL indique des transports "très légèrement perturbés". À Marseille, les perturbations seront "modérées". À Nice, aucun tramway ne circulera. À Bordeaux, le trafic sera "quai normal".

• Aérien

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévient que le trafic sera perturbé au départ et à l'arrivée des aéroports de Marseille-Provence, Toulouse, Nantes et Bordeaux. Elle a demandé aux compagnies d'y réduire les vols de 20%.

Et ce, "dès la soirée du mercredi 5 avril jusqu'au vendredi 7 à 6h du matin". "Des annulations et des retards sont à prévoir" indique également la DGAC qui "invite à reporter" son voyage.

• Enseignement

Pas d'appel unitaire à la grève pour ce 6 avril, mais la FSU-SNUipp, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires, souhaite "maintenir la pression".

"Autour de 20%" des enseignants du primaire seront en grève jeudi pour la onzième journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, prévoit le syndicat.

Le syndicat SUD éducation appelle de son côté les personnels "à durcir, amplifier et reconduire la grève, et participer aux actions de blocage", et "à converger massivement avec les autres secteurs professionnels pour faire plier le gouvernement". 

• Éboueurs

Si la collecte des déchets a repris dans les arrondissements administrés par la mairie de Paris la semaine dernière, la CGT FTDNEEA a déposé un nouveau préavis de grève reconductible qui débute à partir de ce jeudi.

• Raffineries

La grève se poursuit dans de nombreuses raffineries de pétrole et dépôts, mais son impact est limité suite à de nouvelles réquisitions ordonnées par le gouvernement, notamment à Gonfreville-L’Orcher.

Néanmoins, l'approvisionnement reste localement compliqué, essentiellement en Ile-de-France.

Selon les chiffres de l'Ufip (à mardi soir), 9% des stations-service connaissent au moins une rupture de carburant contre 11% lundi.

En Ile-de-France, 31% des stations sont en rupture de sans-plomb contre 39% la veille.

La production a redémarré à la raffinerie Esso-ExxonMobilde Port-Jérôme-Gravenchon (20% de la capacité de raffinage en France). Elle avait été mise à l'arrêt le 25 mars dernier faute de pétrole brut à raffiner. Cette raffinerie alimente la Normandie et bassin parisien, devrait permettre à la situation de s'améliorer nettement dans les prochains jours.

• Énergie

La CGT Mines Énergie appelle à la grève reconductible qui débouchera une nouvelle fois sur des baisses de productions dans les centrales, mais aussi à des opérations "Robin des bois" de coupures ciblées.

Ce mardi à Bordeaux, la CGT a revendiqué une coupure d’électricité qui a touché 22.000 clients de l’opérateur Enedis, ainsi que la gare.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business