BFMTV
Parti socialiste

Le Bureau national du PS se penche en douceur sur le cas des "frondeurs"

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis - Kenzo Tribouillard - AFP

Le bureau national du PS mardi doit mettre un terme aux scènes de désaccord public au sein de la majorité. Entre des frondeurs, peu présents au sein de l'instance, qui veulent du débat et des pro-gouvernement qui appellent à la solidarité, les échanges devraient être fermes, mais calmes à un mois des élections départementales.

Que peut-il arriver aux "frondeurs du PS" lors du bureau national du parti mardi soir? Une semaine après leur démonstration de force qui avait contraint Manuel Valls à user du 49-3 pour passer la loi Macron, ils sont sur la sellette. En effet, 25 députés du groupe PS s'apprêtaient à voter contre et une douzaine à s'abstenir. Pour autant, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a promis de "mettre les points sur les i" après les débats houleux au sein de la majorité mais "avec moi, c'est pas sévère, c'est clair", a-t-il ajouté alors que peu de frondeurs siègent au sein de cette instance.

"Ne pas ajouter de la crise à la crise" avec un excès d'autoritarisme

"C'est l'heure de la clarté et de la fermeté", a déclaré le patron des députés socialiste Bruno Le Roux sur BFMTV mardi. "Il y a des règles de débat de vote dont certains s'affranchissent. Je pense que le premier secrétaire est fondé à les rappeler" car la décision doit être "collective" pour mettre "fin à l'individualisme" des "frondeurs".

Jean-Christophe Cambadélis va montrer "qu'il est encore temps de revenir sur le bon rivage", a expliqué le sénateur Luc Carvounas, proche de Manuel Valls. Mais "il ne va pas ajouter de la crise à la crise". 

De son côté, Marie-Noëlle Lienemann, tenante de l'aile gauche et critique du parti, a dit souhaiter un "débat politique" et espérer "qu'on ne va pas avoir, comme solution, simplement des crises d'autoritarisme, des coups de poing sur la table ou des mesures administratives de sanctions".

Au PS, la dernière sanction date de 1998

Justement peut-on attendre des sanctions? "Je ne sens pas Cambadélis d'une humeur disciplinaire", a jugéJ érôme Guedj, membre de l'aile gauche, malgré les appels de certains membres de la majorité. Bruno Le Roux, qui avait exclu Thomas Thévenoud du groupe PS suite à ses errances fiscales, avait émis l'idée d'un départ volontaire des récalcitrants.

En réalité, entre l'exigence du débat interne et le devoir de solidarité, les deux camps restent sur leurs positions. Mais outre la volonté ne pas faire exploser le parti à quelques semaines des élections départementales (22 et 29 mars prochain), qui s'annoncent périlleuses pour les socialistes avec la perte possible de 30 à 40 départements, et à quelques mois du congrès du PS à Poitiers, d'autres points penchent dans le sens d'un simple rappel à l'ordre.

En effet, la dernière exclusion au PS, malgré des rappels à l'ordre nombreux à l'encontre du sulfureux élu des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini par exemple, date de 1998, rappelle Le Lab. Opposés au passage à l'Euro, six députés dont Jean-Luc Mélenchon avaient reçu un blâme. Or en 2015, il n'y a pas eu de vote. Il semble donc difficile de sanctionner sur la base d'une intention...

Samuel Auffray avec AFP