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En pointe contre la loi Travail, Aubry se défend de vouloir être candidate en 2017

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Martine Aubry a relancé vendredi son mouvement "Renaissance". En pointe contre la loi Travail, la maire de Lille plaide pour que le délai de deux semaines que s'est donné le gouvernement pour revoir la loi El Khomri, ne serve pas à "modifier deux virgules".

Martine Aubry avait signé, avec d'autres personnalités de gauche, le 25 février, une tribune au vitriol contre l'exécutif dans laquelle elle étrillait notamment la loi Travail, dont la présentation en Conseil des ministres a été repoussée de 15 jours.

"Il y a une mobilisation très grande, nous en faisons partie pas plus que d'autres. (..) Ce que je souhaite, c'est que ces 15 jours, ce ne soit pas 15 jours pour rien, où on modifie deux virgules mais où effectivement on commence à discuter avec les syndicats - ça a l'air d'être le cas -, où on remette les choses sur la table", a déclaré l'ex-ministre des Affaires sociales (1997-2001) en marge d'une conférence de presse vendredi.

Pas de "demande de retrait" 

Elle a rappelé qu'elle n'avait "jamais parlé de retrait" de ce projet de loi. "Je ne réfléchis jamais comme ça. C'est pas le tout ou rien, mais on discute, on débat, parce que cette loi aujourd'hui comporte des aspects extrêmement dangereux" et "nous continuerons à travailler à la nette amélioration de la loi El Khomry".

L'ancienne ministre du Travail (1991-1993) a réaffirmé qu'elle n'était "pas d'accord avec des points très, très lourds du projet", comme la primauté donnée à l'accord d'entreprise sur l'accord de branche et la réforme du droit de licenciement, et qu'il ne fallait pas réformer "en cassant tout ce qui existe".

"Enormément de propositions"

Après la parution de la tribune du 25 février, qui critiquait entre autres le projet El Khomri, le Premier ministre avait déclaré n'y voir "aucune proposition". Si "certains le contestent, (c'est) faute d'avoir lu ou par mauvaise foi". Ainsi, la motion majoritaire du congrès du parti à Poitiers en 2015, co-écrite par le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis et Martine Aubry, et signée aussi par Manuel Valls contenait "énormément de propositions".

"Je l'ai signée, ils l'ont signée, ils ne l'ont pas appliquée. S'ils cherchent des propositions, qu'ils relisent les textes qu'ils ont signé!", a lancé la maire de Lille.

"Je ne serai pas candidate"

Elle s'exprimait en marge d'une conférence de presse relançant son association Renaissance, coopérative d’idées et d’actions, dont elle est la présidente. Elle assure pourtant qu'elle ne prépare l'élection présidentielle de 2017. "J'ai déjà dit que je ne serai pas candidate donc le problème est réglé", balaie la maire de Lille.

Reconnaissant que sa tribune contre le gouvernement était "un peu raide", elle explique qu'il faut parler quand les valeurs pour lesquelles on se bat sont en cause." Je ne le fais pas pour moi", précise-t-elle celle qui devrait bientôt quitter la direction du PS

"Mitterrand disait toujours 'quand vous croyez que ce que vous pensez est juste, il faut garder la nuque raide'. Alors, je suis un peu raide, c'est vrai!", répond-elle aux accusations de Jean-Christophe Cambadélis.

K. L.