BFMTV
Parti socialiste

A Liévin, Valls n'a pas vraiment fait salle comble

placeholder video
En meeting dans le fief socialiste de Liévin, Manuel Valls s'est montré particulièrement incisif envers ceux qui pourraient être ses adversaires s'il emportait la primaire à gauche. Problème: son auditoire était deux fois moins nombreux qu'espéré.

C'est le genre de détail qui ne trompe pas. Pour son premier meeting après la pause des fêtes de fin d'année, Manuel Valls a choisi Liévin, un bastion ouvrier et fief socialiste, sur des terres industrielles ravagées par la crise et le chômage. Le tout, dans une salle du nom de "François Mitterrand", où l'ancien président socialiste avait prononcé un de ses derniers grands discours en novembre 1994. Tout un symbole, 21 ans jour pour jour après sa mort.

Tout était préparé pour donner enfin une impulsion à une campagne qui peine à démarrer. Las. Ce dimanche, seules un peu plus de 200 personnes sont venues écouter l'ancien chef du gouvernement. C'est moitié moins qu'espéré, et très loin des plusieurs milliers de personnes d'Emmanuel Macron.

"Comment compte-t-il s'y prendre?"

Pas déstabilisé par ce revers, Manuel Valls n'a pas manqué l'occasion de décocher quelques flèches. Et pas forcément dans la direction attendue. En pleine bataille de la primaire à gauche, il s'est montré particulièrement incisif, ce dimanche. Mais au lieu de se concentrer sur ses adversaires à l'investiture pour représenter la gauche et le PS, l'ex-Premier ministre s'est plutôt attaqué à ceux qu'il pourrait affronter dans la course présidentielle. François Fillon, notamment, a été critiqué à plusieurs reprises.

Et tout d'abord sur l'épineux sujet de la sécurité, alors que la menace terroriste n'a jamais semblé être aussi élevée qu'aujourd'hui en France.

"Comment compte-t-il s'y prendre, lui dont le gouvernement a supprimé 13.000 postes de policiers et de gendarmes, qui considère que la sécurité n'est pas une question d'effectifs?", s'est demandé Manuel Valls, en citant directement François Fillon.

Mais le chef du gouvernement ne s'est pas arrêté là pour fustiger la droite, évoquant notamment la "purge inédite de notre modèle social" qu'elle propose.

"François Fillon se dit très moderne. Mais qu'y a-t-il de moderne à préparer la casse de nos services publics? (...) Ça, c'est le monde d'hier, les vieilles idées des années 80", a-t-il jugé.

Le FN pas épargné

Très critique à l'égard du bilan de l'ancien Premier ministre sous la mandature de Nicolas Sarkozy, le Front national a lui aussi été épinglé par Manuel Valls, notamment sur une thématique chère au parti.

"Comment l'extrême droite, qui parle toujours si fort, qui n'a voté aucune loi antiterroriste, aucune loi sur le renseignement (...) nous explique comment elle compte débusquer les terroristes qui se préparent à passer à l'acte?"

"C'est nous qui défendons les Français", a rétorqué le candidat à la primaire de la gauche.

Pierjean Poirot