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Parti socialiste

35 heures: Jean-Christophe Cambadélis aura "une explication franche" avec Emmanuel Macron

Avant l'ouverture de l'université d'été du PS à La Rochelle, Jean-Christophe Cambadélis, est revenu sur les propos d'Emmanuel Macron sur le temps de travail. Le premier secrétaire du PS aura la semaine prochaine "une franche" explication avec le ministre de l'Économie.

Emmanuel Macron n'a pas donné de suite à l'invitation des socialistes à La Rochelle, mais le ministre de l'Économie occupe quand même l'espace. Pour l'ouverture de l'université d'été du parti, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a tenu à faire une mise au point sur les propos d'Emmanuel Macron sur le temps de travail. "Puisque Macron ne veut pas aller à Lagardère, Lagardère ira à lui. Donc je rencontrerai Emmanuel Macron en début de semaine et nous aurons une explication amicale, franche et déterminante sur un certain nombre de sujets." Très calmement, le premier secrétaire du PS affirme que "l'incident est clos". 

Ne pas "surréagir" pour éviter la "fragmentation" de la gauche

Reste que le ministre de l'Économie s'est attiré les foudres d'une partie du PS en déclarant devant le Medef que la gauche avait pu se faire de "fausses idées" en croyant que "la France pourrait aller mieux en travaillant moins". Emmanuel Macron s'est depuis défendu d'avoir voulu remettre en cause la réforme emblématique de la gauche des années 90. "Je ne parlais pas des 35 heures mais du rapport au travail. Il en faut plus, pas moins. C'est le plus beau combat de la gauche car le travail, c'est le moteur de l'émancipation individuel".

Après cette rectification intervenue suite à un recadrage de Manuel Valls, Jean-Christophe Cambadélis a lancé un appel aux socialistes. "Je dis à l'ensemble des socialistes qu'ils ne sont pas obligés de tomber dans tous les pièges, provocations surtout qu'ils sont parfois à répétition. Evidemment si, à chaque fois que quelqu'un émet dans un lieu une position contre son propre parti ou son gouvernement, nous surréagissons, nous participons de la fragmentation (de la gauche, NDLR)".

Réformer "dans l'ordre"

Plus tôt, dans un entretien au Monde, Jean-Christophe Cambadélis avait réaffirmé l'attachement de la gauche aux 35 heures. "S'il faut réformer le pays, il faut le faire dans l'ordre et pas comme des chiens dans un jeu de quilles. La marque des socialistes, c'est le juste équilibre, pas le déséquilibre permanent. Quand on veut trop bousculer, on finit un jour par être bousculé", expliquait-il.

Interrogé sur la succession de François Rebsamen au ministère du Travail, Jean-Christophe Cambadélis ne souhaite pas voir Emmanuel Macron récupérer le portefeuille de l'emploi. S'il considère le ministre de l'Économie comme "un garçon de talent", il estime qu'il a "déjà beaucoup à faire avec l'économie. Pas besoin de lui donner en plus le ministère de l'Emploi et du Travail".

C. B avec AFP