"Pas de castastrophe": Braun-Pivet rassurante pour le budget en cas de censure contre Barnier

Michel Barnier et Yaël Braun-Pivet à l'hôtel de Lassay le 7 septembre 2024 - Thomas SAMSON / AFP
Faire redescendre la pression. Après les premières consultations menées par Michel Barnier ce lundi 25 novembre pour éviter une motion de censure qui le renverserait, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet tente de banaliser la situation.
"Si la motion de censure est votée, il n'y aura pas de castastrophe annoncée, pas de shutdown américain (lorsque l'État est en incapacité financière faute d'accord politique NDLR). Nous avons les mécanismes pour faire face", a défendu la locataire du Perchoir ce mardi sur Sud radio.
Braun-Pivet loin du ton catastrophiste de Retailleau
La patronne du Palais-Bourbon prend clairement ses distances avec plusieurs membres du gouvernement, à commencer par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui dit craindre qu'une censure du gouvernement "précipite la France dans le gouffre".
Michel Barnier devrait dégainer le 49.3 le 18 décembre prochain lors du retour du budget 2025 à l'Assemblée. Cette cartouche institutionnelle a l'avantage de permettre d'adopter le projet de loi de finances sans vote mais permet aux oppositions de déposer une motion de censure.
Elle est pour l'instant soutenue par Marine Le Pen et tout le Nouveau front populaire, soit largement plus que les 289 voix nécessaires. Conséquence: le Premier ministre pourrait être renversé.
L'inquiétude de Bruno Retailleau face à la chute du gouvernement est également partagée par Maud Bregeon. Dans les colonnes du Parisien ce dimanche, la porte-parole du gouvernement avait brandi la menace d'une "scénario à la grecque" en cas de renversement de Michel Barnier.
L'inquiétude de "l'instabilité politique"
La situation entre la Grèce en 2008 et la France en 2024 n'a pourtant rien à voir, du montant du déficit grec aux difficultés à lever l'impôt pour le gouvernement athénien en passant par le contexte européen.
Plus que le rejet du budget en lui-même qui pourrait être mis en vigueur par des ordonnances comme le permet la Constitution, c'est plutôt les conséquences politiques d'un départ de Michel Barnier qui inquiète Yaël Braun-Pivet.
"Le vote d'une motion de censure engendrerait une instabilité politique qui doit, elle, inquiéter tout le monde", juge la présidente de l'Assemblée nationale.
Dans ce cas de figure, Emmanuel Macron aurait plusieurs cartes sur la table: il pourrait par exemple renommer Michel Barnier dans la foulée de sa démission - une option possible d'un point de vue constitutionnel mais délicate politiquement.
Le chef de l'État pourrait encore ouvrir un nouveau cycle de consultations pour lui chercher un successeur, sans assurance de parvenir à un nom qui réunisse largement. Dernière option qu'envisagent sérieusement La France insoumise et Marine Le Pen: une éventuelle démission d'Emmanuel Macron.