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Loi agricole: le texte controversé rejeté à l'Assemblée avec le soutien de la droite et du centre

Des agriculteurs lors d'un rassemblement organisé par les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) devant l'Assemblée nationale à Paris, le 26 mai 2025.

Des agriculteurs lors d'un rassemblement organisé par les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) devant l'Assemblée nationale à Paris, le 26 mai 2025. - Thomas SAMSON © 2019 AFP

La motion de rejet a été adoptée ce lundi 26 mai par 274 voix contre 121. Le texte ira désormais devant une commission mixte paritaire.

Alors que des agriculteurs étaient présents avec des tracteurs pour manifester devant le Palais Bourbon ce lundi 26 mai, l'Assemblée nationale a repoussé la loi agricole dite Duplomb, à la faveur d'une motion de rejet tactique du bloc central et de la droite pour passer outre les amendements écologistes et insoumis, ces derniers dénonçant un contournement du Parlement.

Soutenue par l'essentiel du camp gouvernemental et l'alliance RN-UDR, la motion de rejet a été adoptée par 274 voix contre 121. Le texte ira désormais devant une commission mixte paritaire, réunissant à huis clos sept députés et sept sénateurs, chargés de s'accorder sur une version commune.

Paradoxalement, les députés favorables à la loi Duplomb soutenaient cette motion de rejet préalable, défendue par le rapporteur LR Julien Dive, alors que les opposants à la proposition de loi souhaitait la maintenir dans l'hémicycle.

Environ 3.500 amendements déposés

Le bloc central, la droite et le RN entendaient faire adopter la motion pour que le texte poursuive directement sa navette parlementaire devant une commission mixte paritaire (CMP), réunissant à huis clos sept députés et sept sénateurs. Une manière de sauter l'obstacle des quelque 3.500 amendements déposés, dont 1.500 des écologistes et 800 des insoumis.

Selon Julien Dive, cette motion était une nécessité face à un "blocage en bonne et due forme" contre un texte "essentiel" pour les agriculteurs. Auprès de l'AFP, la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain a estimé que c'était "la marque d'une fébrilité du camp gouvernemental" qui ne "veut pas assumer son vote sur certaines mesures".

Parmi ces mesures figure la réintroduction, à titre dérogatoire, de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l'humain font l'objet d'inquiétudes, même si ces risques restent incertains, par manque d'études d'ampleur.

Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les filières de betterave ou de noisette, qui estiment n'avoir aucune autre solution contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre "un tueur d'abeilles".

V.G. avec AFP