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François Bayrou répondra seul aux députés ce mardi à l'Assemblée lors des questions au gouvernement

Le nouveau Premier ministre François Bayrou à Matignon le 13 décembre 2024

Le nouveau Premier ministre François Bayrou à Matignon le 13 décembre 2024 - Abdul Saboor © 2019 AFP

Le nouveau Premier ministre se pliera ce mardi 17 décembre aux questions d'actualité au gouvernement. Mais François Bayrou sera le seul à répondre, les autres ministres étant considérés comme démissionnaires. L'exercice est rarissime avant un discours de politique générale.

Une prise de parole rapide devant les députés. François Bayrou répondra aux questions des députés ce mardi 17 décembre à l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement.

La décision a été actée ce lundi en conférence des présidents d'après des informations de l'AFP, confirmées par BFMTV.com. À la tête d'un gouvernement démissionnaire, François Bayrou sera le seul à pouvoir répondre aux interpellations des députés.

Un geste très rare

Au menu: une question posée par chaque président de groupe au nouveau Premier ministre. Concrètement, le patron du Modem va répondre notamment à Marine Le Pen (RN), Mathilde Panot (LFI), Laurent Wauquiez (LR) ou encore Boris Vallaud (PS).

La manœuvre a également l'avantage de permettre à François Bayrou de commencer à dévoiler sa feuille de route. Sa déclaration de politique générale ne devrait en effet pas avoir lieu avant quelques semaines, François Bayrou n'ayant pas encore de gouvernement.

La façon de faire a cependant de quoi surprendre. La tradition veut plutôt que les Premiers ministres présentent leur discours de politique générale lors de l'entrée en fonction d'un nouveau gouvernement avant de se plier à l'exercice des questions d'actualité.

L'organisation de cette séance avait été demandée par la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet lors de sa rencontre avec François Bayrou samedi.

Éviter l'inconstitutionnalité de la loi spéciale

Selon une source parlementaire, cet exercice aurait le mérite d'éviter "le risque d'inconstitutionnalité" dont pourrait être entachée la loi spéciale. Les députés débattent ce lundi de ce texte qui permet de lever l'impôt à partir du 1er janvier, en l'absence de budget.

Problème: sans QAG, les députés n'ont pas les moyens de contrôler l'action du gouvernement, pourtant une garantie constitutionelle. Autant dire que des députés auraient pu saisir dans ce cadre le Conseil constitutionnel - une catastrophe pour le gouvernement qui doit à tout prix parvenir à boucler le sujet d'ici le 31 décembre.

La séance de mardi enlève donc une grosse épine du pied de François Bayrou. Cette prise de parole ce mardi devrait se coupler avec la suite des négociations avec les groupes parlementaires pour tenter de constituer un gouvernement et se mettre d'accord sur un budget pour 2025.

Des négociations qui se poursuivent

Certains sont restés très silencieux après les discussions à Matignon ce lundi, à l'instar de Gabriel Attal (Renaissance) et Laurent Wauquiez (LR) qui n'ont pas souhaité s'exprimer à leur sortie.

Marine Le Pen (RN), elle, a assuré avoir été "écoutée" tout en disant attendre de voir si elle sera "entendue". Quant à Boris Vallaud (LR), il a expliqué être "resté sur sa faim" et n'avoir pas conclu pour l'instant "d'accord de non-censure".

Les communistes, les écologistes et les LIOT devraient être probablement reçus demain.

Marie-Pierre Bourgeois