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Avortement: toucher à la loi Veil, "c'est ouvrir une boîte de Pandore"

Les députés se penchent lundi sur la loi sur l'égalité hommes-femmes, et notamment sur l'avortement (Photo d'illustration)

Les députés se penchent lundi sur la loi sur l'égalité hommes-femmes, et notamment sur l'avortement (Photo d'illustration) - -

Les députés s’apprêtent à examiner la loi sur l’égalité hommes-femmes, et notamment l’amendement socialiste sur l’avortement. Un débat que certains responsables de droite ne jugent pas nécessaire.

Le droit à l'avortement doit-il faire son retour dans les débats parlementaires? Pas nécessairement, pour certains responsables politiques de droite.

Lundi, les députés se penchent sur la loi sur l'égalité hommes-femmes, et notamment sur l'amendement socialiste qui modifie les termes de la loi Veil sur l’avortement: une femme pourrait demander une IVG si "elle ne veut pas poursuivre une grossesse" et non plus parce que "son état la place dans une situation de détresse".

Un ajustement dangereux pour Jean-Louis Borloo, qui met en garde contre la réouverture d’un débat qui selon lui n'est pas forcément nécessaire: "très franchement, je n'aurais pas rouvert le débat aujourd'hui", "ne rouvrons pas systématiquement des débats quand il n'y en a pas besoin", a-t-il insisté sur France Inter. Le groupe centriste n’est d’ailleurs pas encore certain de voter cette disposition: selon Jean-Louis Borloo, "il y a là un risque d’ouvrir une boîte de Pandore".

"La loi Veil, on n'y touche pas" pour Bruno Le Maire

Même son de cloche chez Bruno Le Maire, qui craint les risques de divisions liés à la présentation de cet amendement. "Je ne vois pas l'intérêt qu'il y a aujourd'hui à rouvrir un débat sur la loi Veil (...) La France ne peut pas souffrir de nouvelles divisions. La loi Veil, on n'y touche pas. On ne peut pas prendre ce risque-là", a-t-il expliqué sur BFMTV.

Car pour contrer l’amendement socialiste, certains députés de la frange conservatrice de l’UMP prévoient d’aller encore plus loin, et de déposer un amendement pour que la sécurité sociale ne rembourse plus les avortements si les conditions de détresse ne sont pas remplies. Parmi eux, Jean-Frédéric Poisson, connu notamment pour son combat contre le mariage homosexuel.

Malgré les manifestations anti-avortement de ce week-end, l'argument de la division n'effraie pas Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement: pour elle, "il n'y a pas de risque de fracture de la société française". Les "lobbies conservateurs", certes très présents, "ne représentent pas vraiment la société française".

Ariane Kujawski