Nantes: pour Mélenchon, les violences sont "le signe d'une exaspération"

- - BERTRAND LANGLOIS / AFP
Quelques jours après le décès d’Aboubakar Fofana, abattu lors d’un contrôle mardi passé par le tir d’un policier depuis mis en examen, la tension est redescendue à Nantes et ses environs. Après plusieurs épisodes de violences, les forces de l’ordre ont pu noter un retour au calme tout relatif dans la nuit de samedi à dimanche, où dix-huit véhicules ont été incendiés.
Invité ce jour dans l’émission le Grand Rendez-vous d'Europe 1-Les Echos-CNews, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a assuré être "contre la violence, je suis contre toutes les violences, mais je ne veux pas qu'on m'utilise pour faire le chien de garde" tout en estimant que les actes des dernières nuits étaient la résultante d’une forme "d’exaspération."
"Le point de départ c'est une population qui est maltraitée et qui ensuite se trouve confrontée à des forces de l'ordre exténuées, trop armées, et (qui) en viennent à des gestes qu'ensuite toute la profession déplore", a-t-il précisé.
Pour le député des Bouches-du-Rhône, le jeune homme tué, qui était recherché par la police, "ne méritait pas de mourir", et le policier auteur du coup de feu mortel "a gravement manqué à son devoir".
Remise en cause de la légitime défense
Jean-Luc Mélenchon en a également profité pour faire le point sur le dramatique enchaînement des événements de mardi dernier. "Pourquoi un homme jeune, qui est un policier, en vient à tirer sur un autre homme jeune parce qu'il a peur, parce qu'il y a trop d'heures qui sont faites, parce qu'il y a trop d'armes qui circulent, et trop de facilitation de l'idée de légitime défense".
"Quand on est dépositaire de l'autorité publique, de la violence légitime de l'Etat et qu'on est armé, on a un devoir particulier, on n'est pas dans un rodéo, on n'est pas dans un roman de cowboys", a-t-il ajouté.
"Premièrement (le policier) a tiré (...) deuxièmement il a menti, et qui sont ceux qui ont menti avec lui et qui étaient là et qui ne l'ont pas dit ? Vous comprenez pourquoi, après, vous avez des explosions de violence par des gens qui sont outrés par une telle accumulation", conclut-il, se refusant à faire "du maintien de l'ordre idéologique et moral".