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Devant les parlementaires MoDem, Castaner dit vouloir "mettre à plat les questions d'immigration"

Christophe Castaner à Lyon, en mai 2019.

Christophe Castaner à Lyon, en mai 2019. - Romain Lafabregue - AFP

Le ministre de l'Intérieur s'est rendu aux journées parlementaires du parti de François Bayrou. Il a affirmé que l'objectif du gouvernement n'était pas de faire une nouvelle loi sur l'immigration.

Après avoir mis sous tension sa majorité, le gouvernement cherche à tranquilliser ses alliés. Ce vendredi, à l'occasion des journées parlementaires du MoDem, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est exprimé au sujet de l'immigration face aux troupes de François Bayrou. Sans caméra. À la fin d'une semaine où certains élus La République en marche ont rué dans les brancards, il faut pacifier, mezza voce. 

En guise de propos introductif, le locataire de la place Beauvau a d'abord tenté de mettre à mal l'idée selon laquelle "le président de la République met aujourd'hui l'immigration en débat". Selon Christophe Castaner, Emmanuel Macron "l'a toujours fait". 

"Ce sera au cœur des échéances à venir. On ne peut pas laisser un seul parti en parler et en mal. Il faut mettre à plat les questions d'immigration et poser ce sujet au calme, ne pas attendre un événement", a-t-il plaidé face aux députés et sénateurs centristes. 

Une nouvelle loi sur l'immigration?

Le 30 septembre, l'Assemblée nationale accueillera le premier débat annuel sur l'immigration voulu par le chef de l'État. Le 2 octobre, ce sera au tour du Sénat. Christophe Castaner a tenu à rassurer son auditoire, "le but n'est pas une liste de mesures, pas de nouvelle loi". En juillet 2018, le Parlement avait promulgué la loi défendue à l'époque par Gérard Collomb et qui portait notamment réforme du droit d'asile. Plusieurs parlementaires de la majorité l'estiment néanmoins incomplète.

"La loi Collomb n'a pas abordé l'intégralité des sujets, elle s'est trop attaquée au droit d'asile. Il y avait ni volet européen ni volet intégration. Collomb a traité la question du flux, pas du stock. Il nous faut déterminer une ligne plus globale. Je pense qu'on ne fera pas l'économie d'une nouvelle loi", glissait récemment à BFMTV.com un pilier du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale. "Sans être caricatural, sans trancher avec des solutions simplistes", a précisé cette source, par ailleurs quelque peu agacée par l'intervention d'Emmanuel Macron lundi.

De son côté, Christophe Castaner a tenté de tempérer le leitmotiv présidentiel. "Il faut dire aux Français: n'ayez pas peur!" Et le ministre de l'Intérieur de rappeler qu'en 2018, "124.000 personnes ont demandé l'asile en France", pour un total de "180.000 en Europe". "Mais ce chiffre est à relativiser car certains font des demandes dans plusieurs pays", a-t-il ajouté selon nos informations. 

Jules Pecnard avec Thomas Soulié