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Budget: François Bayrou juge "inadmissible" et "criminelle" l'absence de certains députés pendant les débats

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Invité de BFM Politique ce dimanche 27 octobre, le président du Modem a dénoncé l'absence des députés de la coalition gouvernementale lors des débats sur le projet de loi de finances 2025 au cours des derniers jours.

François Bayrou attaque les députés de la coalition gouvernementale. Invité de BFM Politique ce dimanche 27 octobre, le président du Modem a été interrogé sur l'absentéisme des parlementaires du bloc central lors de l'ouverture des débats sur le budget 2025 à l'Assemblée nationale, qui doivent reprendre le 5 novembre.

"C'est inadmissible", a-t-il déploré.

"Dans une situation aussi grave que celle du pays aujourd'hui, dans une situation institutionnelle aussi inédite, avoir des parlementaires qui considèrent qu'ils ont mieux à faire qu'être présents à leur banc à l'Assemblée nationale est purement et simplement inadmissible", dénonce-t-il.

"Le devoir d'un parlementaire est de siéger"

Le Haut-commissaire au Plan attribue cet absentéisme à "un ascenseur émotionnel" qu'aurait vécu les proches d'Emmanuel Macron ces dernières années.

"Ils ont eu la victoire d'Emmanuel Macron et de ce camp nouveau en 2017. Ils ont eu des sentiments mitigés en 2022. Puis en 2024, ils ont connu une défaite." Pour autant, il estime que les parlementaires ont des devoirs, au-delà de leurs droits.

"Le devoir d'un parlementaire est de siéger sur ces bancs à l'Assemblée nationale. Il n'y a pas d'excuses à invoquer et c'est aussi un manque de solidarité."

Le PLFSS examiné en commission des Affaires sociales

La coalition gouvernementale fait l'objet de nombreuses critiques des oppositions depuis lundi en raison de sa présence relativement faible dans l'hémicycle. "Les députés du socle majoritaire sont moins de 30. Ils dénaturent, ils sabotent le débat budgétaire (...) en ne venant pas contribuer à ces séances", a lancé dans l'hémicycle Sébastien Chenu (RN).

Si la copie gouvernementale est trop remaniée, cela pourrait justifier pour le gouvernement de faire usage de l'article 49.3 de la Constitution, avait argué le député Jean-Philippe Tanguy (RN) mercredi sur X. Les députés du socle "anormalement absents de l'Assemblée, veulent saboter le budget pour justifier un 49.3!", a-t-il tweeté.

Le camp gouvernemental pourrait également voter contre le texte, comme en commission, où il a critiqué une "boucherie fiscale". En ce cas, il appartiendrait au Sénat de reprendre la copie du gouvernement, avant une éventuelle commission mixte paritaire.

Reprise des débats le 5 novembre

Interrogé sur cet absentéisme relatif des députés du "socle commun", David Amiel (groupe EPR) a souligné qu'il y avait en parallèle "des travaux en commission sur des textes importants, en l'occurrence sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale".

Pouria Amirshahi (groupe Écologiste et Social), s'est lui inquiété d'une "dégradation inouïe de la qualité du débat démocratique", avec de nombreuses discussions et votes simultanés dans l'hémicycle et dans les commissions.

"Vous voyez des parlementaires courir un peu comme des poulets sans tête d'une salle à l'autre", a-t-il pointé. "Ce n'est pas digne d'une démocratie moderne", a-t-il dit.

Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a annoncé ce dimanche que les débats sur le projet de budget 2025 reprendront à partir du 5 novembre à l'Assemblée nationale.

Timothée Talbi avec AFP