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Migrants à Calais: les politiques s'invitent dans le débat

Bernard Cazeneuve, mardi, puis Alain Juppé, vendredi, se rendront à Calais.

Bernard Cazeneuve, mardi, puis Alain Juppé, vendredi, se rendront à Calais. - Philippe Huguen - AFP

Au lendemain d'un week-end de tensions à Calais entre manifestants pro-migrants et habitants et commerçant dénonçant la situation, le nouveau président de la région Xavier Bertrand a durci son discours en réclamant le renfort de l'armée pour gérer la situation.

Le cas du camps de migrants à Calais agite, à nouveau, la classe politique. Longtemps évoquée par la maire Les Républicains de la ville, Natacha Bouchard, c'est au tour de Xavier Bertrand, le nouveau président de la région Nord-pas-de-Calais-Picardie, de réclamer l'intervention de l'armée dans la ville. Sur BFMTV, l'élu a annoncé vouloir "protéger le port de Calais" et "sécuriser" la ville grâce aux militaires.

Cette déclaration a été faite à l'issue d'une "réunion de crise" à laquelle participait, outre le président de la Région, la maire LR de la ville et le directeur du port, Jean-Marc Puissesseau. "Il faut la tenue d'un conseil ministériel ou interministériel pour se rendre compte de la souffrance et de tout ce qui se passe à Calais", a insisté Xavier Bertrand.

Procès renvoyé

Cette rencontre des autorités intervient au lendemain d'un week-end de tension dans la ville. Quelque 2.000 personnes ont manifesté dimanche dans le centre-ville à l'appel des socio-professionnels pour "soutenir les emplois" et réclamer à nouveau un "moratoire fiscal" pour les entreprises de la région. Cette opération faisait suite à une autre manifestation samedi, où 2.000 personnes étaient venues "exprimer leur solidarité" avec les migrants et exiger "des conditions d'accueil dignes".

C'est à l'issue de cette action que, événement exceptionnel, 50 d'entre eux se sont introduits à bord d'un ferry qu'ils ont bloqué durant trois heures avant d'être délogés dans le calme par la police. Le procès en comparution immédiate de six d'entre eux et de deux militants No Border, poursuivis pour "infraction au code des transports", a été renvoyé au 22 février, procureur et avocats ayant réclamé un délai supplémentaire.

Les six migrants seront maintenus en détention, car "vu leur situation irrégulière sur le territoire, la volonté de se rendre par tous les moyens en Angleterre fait craindre le risque de réitération", selon le tribunal. Les deux associatifs, eux, ont été relâchés. Une décision déclenchant la colère de Natacha Bouchard, la maire de Calais. Au vu de la gravité avérée des faits, cette décision est totalement incompréhensible et renforce le sentiment selon lequel les activistes peuvent commettre des délits en toute impunité", a-t-elle exprimé dans un communiqué.

Alain Juppé en déplacement mercredi

Alors que Xavier Bertrand a invité François Hollande à "venir se rendre sur place pour qu'il entende la population de Calais", c'est un autre membre de l'exécutif qui devrait aborder la question mardi. Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, est en effet attendu à Lille. Ce déplacement sera l'occasion pour le ministre d'aborder la question, notamment, des contrôles aux frontières, avec les nouveaux outils dont disposent les forces de l'ordre.

Mais cette thématique de la crise migratoire pourrait bien être un enjeu de la primaire à droite, et plus largement de la présidentielle de 2017, comme le prouve la venue d'Alain Juppé. Le maire de Bordeaux, et candidat favori à la primaire de la droite et du centre, visitera mercredi le centre Jules-Ferry où sont, notamment, distribués des repas aux réfugiés. Plus surprenant, Alain Juppé devrait se rendre dans la "Jungle". Avant lui, peu de personnalités avaient arpenté le camps.

J.C. avec AFP