Alain Juppé bute sur Paris

Après un marathon médiatique début janvier, Alain Juppé va aller à la rencontrer du peuple de droite et du centre en prévision de la primaire prévue en novembre 2016. Des lieux précis ont été ciblés par ses équipes mais Paris, ville essentielle pour la victoire, reste une épine dans le pied du maire de Bordeaux.

Dans le Journal du dimanche ce week-end sur les question d'immigration et de sécurité, sur Europe 1 mardi matin, notamment sur l'emploi, puis en librairie mercredi 6 janvier, Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, est partout en ce début d'année. Et si le scrutin en vue de 2017 n'est prévu que les 20 et 27 novembre, l'ancien Premier ministre a décidé de se lancer dans un tour de France pour mobiliser son futur électorat. Un coup d'accélérateur nécessaire pour le favori des sondages, déclaré depuis novembre 2014.

Justement, raconte L'Opinion, Alain Juppé et ses équipes, dont l'ancien ministre Hervé Gaymard, son bras droit Gilles Boyer ou encore le député Benoist Apparu, ont couché une liste de trente départements "prioritaires" à visiter sans faute. Le "meilleur d'entre nous", selon la célèbre formule de son mentor Jacques Chirac, commencera par la Moselle le 13 janvier prochain avant d'enchaîner avec le Nord-Pas-de-Calais. Des terres marquées par un vote important en faveur du Front national. D'autant plus que Alain Juppé refuse de critiquer ses concurrents des Républicains assurant n'avoir "que deux adversaires: le Front national et le pouvoir en place". Viendront aussi les Alpes-maritimes, l'Ouest ou l'Alsace

Le problème de Paris, la défiance de NKM

Pour définir les lieux de ses visites de campagne, l'équipe de Alain Juppé s'est appuyé sur un logiciel, Spallian, explique L'Opinion. Le but? Une analyse électorale poussée dans les territoires où le potentiel de centre-droit est fort. Trois départements d'Ile-de-France, dont les très sarkozytes Hauts-de-Seine, sont aussi menu. Mais pas Paris, où il inaugure de nouveaux locaux de campagne ce mardi, sur le chic boulevard Raspail.

En effet dans la capitale le maire de Bordeaux, qui peut compter sur l'implication de militants et des dons à hauteurs de 2,8 millions d'euros, peine à s'imposer car il manque de relais dans ce lieu pourtant stratégique où François Fillon, par exemple est élu député et où Bruno Le Maire compte des soutiens. Seule chance à terme, convaincre Nathalie Kosciusko-Morizet de le soutenir mais les relations ne sont pas au beau fixe et la députée pourrait jouer sa carte personnelle dans un premier temps.

En ce début d'année dans les médias, Alain Juppé parle aux Français. Lors de ses voyages, conscient que Nicolas Sarkozy tient le parti, le maire de Bordeaux va devoir parler à la droite.

Samuel Auffray