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Politique

Mélenchon évoque le "viol" de Theo, un policier lui rappelle la "présomption d'innocence"

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- - Jean-Luc Mélenchon à La Plaine-Saint-Denis le 4 avril 2017. - LIONEL BONAVENTURE / POOL / AFP

Sur France 2, "L'émission politique" a fait échanger Jean-Luc Mélenchon et un policier guadeloupéen. S'il était question de la proposition du candidat à la présidentielle de supprimer les brigades anti-criminalité, le débat s'est envenimé autour de l'affaire Théo.

Ce jeudi soir, "L'émission politique" de France 2 a mis en présence Jean-Luc Mélenchon et Alain Jean, major d'une Brigade anti-criminalité (BAC) à Point-à-Pitre (Guadeloupe). Ce policier reprochait au leader de la "France insoumise" de vouloir, comme le stipule le point 13 de son programme, supprimer la BAC. Selon l'homme politique, qui veut relancer la police de proximité, les Brigades anti-criminalité ne sont pas efficaces du fait qu'elles se concentrent sur les flagrants-délits. 

"Je suis fatigué de la police Sheriff, je suis un ami du retour à la raison. Je suis pour les gardiens de la paix. Gardien de la paix, c’est pas cow-boy, c’est police de proximité. Et ça veut dire qu’on travaille en bonne intelligence, on redonne des sous aux associations. Le travail de policiers, ensuite, ils savent le faire."

Le major a aussitôt rétorqué: "Vous stigmatisez la police nationale. Je suis, comme tous, un policer républicain. Quand vous parlez de cow-boys je n’en ai jamais vus. Vous ne pourrez pas vous passer des BAC."

Le policier oppose la présomption d'innocence à Jean-Luc Mélenchon

Sur ces entrefaites, la controverse a éclaté entre les deux hommes. Se défendant de stigmatiser les forces de l'ordre, le député européen a voulu développer sa pensée en la matière. "Je suis contre la 'batonite', c’est-à-dire la course aux chiffres", a dénoncé Jean-Luc Mélenchon avant d'ajouter: "La police appartient à la nation. Je ne permettrai plus qu’on viole un jeune homme au seul motif que sa couleur de peau était un motif de suspicion!"

La référence à l'affaire Théo, gravement blessé récemment au cours de son interpellation à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) , était d'autant plus clair que le candidat à la présidentielle avait demandé au policier de condamner cet événement au début de l'échange. Cette mention transparente d'un viol a outré le major Alain Jean: 

"La présomption d’innocence vous savez que ça existe aussi pour les policiers? Comment vous pouvez dire qu’on a violé un individu alors qu’il y a une enquête judiciaire et une enquête administrative qui a été diligentée?"

Le membre des forces de l'ordre a complété immédiatement: "C’est une affaire malheureuse, l’affaire Théo. Si les faits sont avérés, je ne soutiendrai pas ces collègues mais pour le moment, ils sont présumés innocents."

R.V.