Macron "fait l'inventaire du quinquennat Hollande" juge la presse

Emmanuel Macron à La Mutualité le mardi 12 juillet 2016. - PATRICK KOVARIK / AFP
A un an de la présidentielle, c'est peu dire qu'Emmanuel Macron en meeting mardi à La Mutualité agace ses potentiels rivaux à la présidentielle de 2017 et égratigne le gouvernement. Mais alors que François Hollande le laisse avancer ses pions sans tiquer, les éditorialistes s'interrogent et ne s'accordent pas sur la suite que prendra son parcours: longue marche ou simple galop d'essai?
"Feu d'artifice, Emmanuel Macron, selon une formule joliment trouvée, ne sera bientôt plus qu'un feu follet", parie la Nouvelle République. Pour L'Union et l'Ardennais, il ne fait pas de doute qu'"un tel feu follet ne peut qu'agacer les caciques".
Critiquer ouvertement son gouvernement: jusqu'à quand?
"Il est temps que tout cela s'arrête", avait lâché mardi après-midi le Premier ministre Manuel Valls, qui s'était jusque-là gardé de critiquer aussi ouvertement son ministre de l'Economie de 38 ans. "Il sera, en effet, difficile à Emmanuel Macron de rester plus longtemps dans un gouvernement dont il s'est définitivement désolidarisé" au cours du meeting, soutient L'Alsace.
"L'avertissement de Manuel Valls est d'une sécheresse cinglante. C'est pourtant le simple rappel d'une règle d'or: un ministre ne peut transgresser la solidarité gouvernementale, il s'agit d'un principe de loyauté", affirme la Dépêche du Midi.
Nombre d'éditorialistes soulignent par ailleurs que dans son discours, le ministre n'a pas manqué d'égratigner le gouvernement auquel il appartient.
"Le diagnostic qu'il a entamé à la Mutualité sur l'état de la France s'est aussi mué en début d'inventaire du quinquennat Hollande", estime L'Alsace.
Les Echos vont même plus loin: "Il n'aura pas 'tué Hollande', il aura juste contribué à l'effacer. Et, tant pis si l'effacer conduit Emmanuel Macron à critiquer la timidité de ses réformes, 'l'absence de pédagogie', et la 'brutalité' de la déchéance de nationalité".
Indécis pour les uns, dans les "starting blocks" pour les autres
Les éditorialistes n'ont cependant pas la même lecture du discours de Emmnnuel Macron concernant son éventuelle candidature à la présidentielle de 2017.
"Ce n'est pas encore l'heure de sortir du bois. (...) Lui-même n'a peut-être pas encore choisi", estime La Montagne/Centre France. Un sentiment partagé par dans L'Union et l'Ardennais: "(...) peut-être candidat, peut-être pas, le ministre de l'Économie est insaisissable".
A l'inverse, pour Les Echos, "Non, ce n'est pas l'hésitation! La Mutualité vient de lever cette première hypothèse. Emmanuel Macron s'inscrit bien dans une démarche présidentielle, il a bien 2017 en ligne de mire, et fera tout pour l'atteindre. Son ambition est grande, (...) sa détermination totale. Rien ne l'arrêtera". "(...) s'il n'a pas annoncé hier son intention d'être dans la course, il l'a plus que suggéré", estime quant à lui L'Alsace.
En tout cas, pour le Journal de la Haute-Marne, une chose est sûre: "Ira? Ira pas? Il en sue à l'envi". "Macron est dans les starting-blocks".