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Macron et Sarkozy côte à côte pour rendre hommage aux résistants

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Le président de la République et l'ancien locataire de l'Elysée ont fait le déplacement ensemble jusqu'aux Glières, en Haute-Savoie, pour rendre hommage aux résistants morts en 1944.

Emmanuel Macron, accompagné de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, a rendu hommage ce dimanche matin aux résistants sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie, à l'occasion de la commémoration du 75e anniversaire des combats au cours desquels une centaine de résistants furent tués en 1944.

"Le peuple de France n'oublie rien de votre sacrifice"

Après avoir voyagé ensemble depuis Paris, le chef de l'Etat et l'ancien président ont assisté côte à côte à la cérémonie d'hommage en présence de 2.000 personnes sous un soleil printanier.

Après "le chant des partisans" entonné par des enfants, Emmanuel Macron a salué les 105 résistants inhumés à la nécropole nationale de Morette, à Thônes (Haute-Savoie), ces héros" qui, "dans la neige" du plateau des Glières, "tenaient un petit bout de France où ils pouvaient fièrement défendre les valeurs" du pays. 

"75 ans après, le peuple de France n'oublie rien de votre sacrifice, de votre leçon de courage", a-t-il ajouté en présence d'une centaine de chasseurs alpins dans leur uniforme blanc et d'anciens combattants. 

Accueillis par Wauquiez

La cérémonie avait débuté par une image inédite, celle de l'accueil d'Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez qui, comme patron des Républicains, est l'un des principaux opposants au chef de l'Etat et l'héritier de l'ancien président.

"C'est un accueil républicain, une fierté pour tout le monde", a expliqué Laurent Wauquiez. Car le plateau des Glières "est une histoire qui inspire, une belle leçon" qui "pose la question: est ce que nous sommes à la hauteur de ces gens (les résistants, ndlr) qui, face à l'Histoire, ont senti ce qu'il fallait faire? Ne pas se cacher, ne pas se dérober".

Avant Emmanuel Macron, trois présidents avaient assisté à la commémoration du plateau des Glières: Vincent Auriol, Charles de Gaulle et François Mitterrand en avril 1994 pour le 50e anniversaire des combats.

Durant la cérémonie, deux détonations d'origine inconnue ont été entendues, venues d'une montagne voisine. Des "gilets jaunes" avaient précédemment annoncé leur intention de se faire entendre. 

Symbole de la Résistance

Situé dans le massif des Bornes à 1450 mètres d'altitude, le plateau des Glières est devenu dès 1944 un haut lieu symbolique de la Résistance, malgré une récente remise en cause de l'ampleur de la bataille qui s'y est jouée.

De janvier à fin mars 1944, 465 maquisards s'y étaient regroupés pour recevoir des parachutages d'armes des alliés. Face à l'attaque massive de l'armée allemande et de la milice de Vichy le 26 mars, ils reçoivent l'ordre de "décrocher" du plateau. Mais 129 maquisards et 20 résistants ne peuvent échapper à l'encerclement: 124 sont tués lors du combat ou fusillés, 9 disparaissent et 16 mourront en déportation. Dès lors, la bataille des Glières devient, grâce à la radio de Londres, le symbole de la Résistance française.

Sarkozy invité par l'Elysée

Après la cérémonie, Emmanuel Macron, accompagné des ministres Jean-Michel Blanquer, Geneviève Darrieussecq et Sébastien Lecornu, était attendu avec Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez sur le plateau où a été érigé en 1973 un monument national à la Résistance, avant de déjeuner avec des élus.

Nicolas Sarkozy, tout sourire, a été invité par l'Elysée car il s'était rendu tous les ans sur les lieux durant son quinquennat, mais jamais pour la cérémonie annuelle de commémoration, après y avoir fait une halte en 2007 à l'avant-veille de l'élection présidentielle.

Leur image ensemble aux Glières montre "l'unité nationale, et je crois que c'est exactement ce qu'attendent les Français", a commenté sur BFMTV Nathalie Loiseau, la tête de liste LaREM aux Européennes.

Alors qu'Emmanuel Macron entretient des relations compliquées avec son prédécesseur François Hollande, dont il a pourtant été conseiller, puis ministre, il rencontre régulièrement Nicolas Sarkozy, dont la dernière fois en décembre en pleine crise des "gilets jaunes".

Adrienne Sigel avec AFP