UMP: "Parisienne", "à gauche"... NKM fragilisée par "sa liberté de parole"

Nathalie Kosciusko-Morizet - Lionel Bonaventure - AFP
Pour suivre Nicolas Sarkozy au sein de la nouvelle direction de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet avait fait de sa liberté de parole "totale" une condition non-négociable. Moins de trois mois plus tard, la quadra et ses prises de position personnelles agacent à droite et l'élue UMP de Paris est désormais affaiblie à plusieurs étages du parti. Ce qui amène Nicolas Sarkozy à évaluer les différentes options avant de lancer son nouveau parti au printemps. L’ex-président de la République juge notamment que "l’image" de NKM est trop "à gauche" et qu’elle "ne parle pas assez à la droite" du parti, raconte des ténors de l'opposition dans les colonnes de L'Opinion mardi.
Un exemple? Lorsque Nathalie Kosciusko-Morizet expose sur BFMTV un "choix personnel" en faveur du candidat socialiste lors de la législative partielle du Doubs, bien qu’elle sache cette position "minoritaire dans (sa) famille politique", elle joue avec le feu. Le lendemain la vice-présidente de l'UMP a précisé son opinion face aux députés de son camp mais les choses ont mal tourné.
"Dis tout de suite que (les électeurs UMP du Doubs) sont des ploucs", aurait ainsi lancé un élu à NKM, selon nos informations. A l'arrivée de Nicolas Sarkozy quelques instants plus tard la tension était à son comble. Le président de l'UMP, qui trouvait déjà son ancienne porte-parole "trop parisienne" et pas assez représentative du parti pour occuper le poste de secrétaire général de l’UMP, était furieux.
Le duo NKM-Wauquiez "tire Nicolas Sarkozy vers le bas"
Cet accroc illustre le problème que pose NKM au sein de l'UMP. Dans un rôle d'électron libre la numéro 2 de la nouvelle direction s'oppose frontalement au numéro 2 bis, et secrétaire général, Laurent Wauquiez, plus à droite. Entre la chef de file de la droite parisienne et le député de Haute-Loire, l'écart idéologique est abyssal. La première représente "l'aile gauche" de l'UMP quand le second défend l'aile dure et continue de s'entretenir avec l'ex-conseiller sarkozyste ultra-droitier, Patrick Buisson.
La gestion du tandem "devient compliquée" convient Brice Hortefeux dans les colonnes de L'Opinion. En effet, ce grand écart contribue à brouiller le message du parti et de son président. Dans le quotidien un membre de la direction juge que le duo NKM-Wauquiez "tire Nicolas Sarkozy vers le bas", jugeant un compromis entre les deux "quadras" impossible à obtenir.
La chance de Nicolas Sarkozy à quelques mois du lancement de son nouveau parti est que les objectifs des deux ambitieux sont différents: la grande région Rhône-Alpes-Auvergne pour Wauquiez, incompatible avec un poste majeur dans le futur organigramme, et la primaire 2016 pour NKM. "Je piquerai des voix à d'autres. Cela vous aidera", assure-t-elle d'ailleurs à Nicolas Sarkozy pour justifier de son importance. Mais rien ne sera tranché, confirme Brice Hortefeux au quotidien, "jusqu'à la création du nouveau parti".
A ce moment-là, le manque d'atomes crochus de NKM avec les différentes strates du parti, entrevu ce week-end encore lors du Conseil national de l'UMP, pourrait lui porter préjudice.