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Les Républicains

Sarkozy compare la "peste noire" du terrorisme à la "peste brune" du nazisme

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"Guerre totale", "République de Weimar", "peste noire", "nazisme": Nicolas Sarkozy a multiplié les références à la Seconde Guerre mondiale pour évoquer la lutte contre le terrorisme. Pour cela, le candidat à la primaire de la droite s'est dit prêt à rogner sur les libertés publiques.

Discours belliqueux pour Nicolas Sarkozy qui se voit déjà en chef d'un État en guerre. Le candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017 a demandé que soit menée "une guerre totale, implacable" contre "le terrorisme islamiste" lundi lors d'un meeting à Provins, en Seine-et-Marne.

"Je protégerai les Français", a lancé l'ex-président devant une salle comble, en présence de Christian Jacob, patron des députés Les Républicains et maire de la ville, de François Baroin -qui pourrait devenir son Premier ministre s'il était élu en 2017- ou encore Catherine Vautrin, l'une des porte-parole de sa campagne. 

"Une fallacieuse conception de la démocratie"

Nicolas Sarkozy a ainsi dévoilé sa ligne de conduite très à droite s'il devait gouverner la France. Le candidat dans la course à la primaire s'est montré prêt à limiter les libertés publiques dans la lutte contre le terrorisme, faisant appel à une figure de la Ve République.

"Le général de Gaulle ne se serait pas caché derrière l'état de droit actuel ou une fallacieuse conception de la démocratie pour ne rien faire", a-t-il déclaré, ajoutant, en allusion à François Hollande, qu'il ne serait pas "pas le président de l'impuissance publique", marqué par une "absence de courage". "Je ne serai pas un président qui se contente des commémorations et des lieux de mémoire, le président qui se cache derrière l'immobilisme du droit pour ne rien faire."

"Cette guerre doit être menée sur tous les fronts"

Nicolas Sarkozy s'est déjà déclaré favorable à l'internement préventif des personnes fichées S, l'interdiction du burkini, le rétablissement des contrôles aux frontières ou encore la suspension du regroupement familial et l'aide médicale d'urgence. Il a aussi promis de réviser l'article 8 de la Cour européenne des droits de l'homme qui encadre la double peine. 

"Cette guerre ne doit pas se limiter à des actions militaires ou policières, même si ces dernières sont indispensables (...) Elle doit être menée sur tous les fronts: le front idéologique, le front diplomatique, le front culturel, social, éducatif". Il a poursuivi: "Nous sommes en guerre à l'extérieur comme à l'intérieur, il faut écraser nos ennemis".

République de Weimar et nazisme

L'ancien patron des Républicains a également filé la métaphore de la Seconde Guerre mondiale, comparant la France à la République de Weimar qui a précédé la prise de pouvoir des nazis en Allemagne au cours de la première moitié du XXe siècle. Il a évoqué cette "peste noire" du terrorisme, comparée à la "peste brune" du nazisme.

"La République de Weimar, qui était une belle République, une belle démocratie parlementaire, pleine de débats, de juristes savants et de fins lettrés, est morte de n'avoir pas su prendre l'exacte mesure du nazisme", a-t-il mis en garde.

C.H.A. avec AFP