Calais: Sarkozy veut "un centre fermé" pour les migrants en Grande-Bretagne

Nicolas Sarkozy à La Baule le 4 septembre 2016 - Jean-Sébastien Evrard - AFP
Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, a annoncé son intention, en cas de victoire à l'élection présidentielle, de se rendre "dès le lendemain" à Londres. Lui qui avait pourtant signé les accords du Touquet en 2003, instituant la frontière britannique sur le sol français, souhaite "négocier les conditions d'un nouvel accord".
La création d'un "centre fermé" au Royaume-Uni
L'ancien président de la République s'est également prononcé pour la création d'un "centre fermé" au Royaume-Uni afin de traiter les demandes d'asile de migrants souhaitant traverser la Manche, a-t-il assuré ce lundi dans La Voix du Nord.
"Puisque la plupart de ces étrangers viennent à Calais pour passer en Grande-Bretagne, je veux que nos amis britanniques assument désormais le traitement des demandes de ceux qui veulent l'asile chez eux, dans un centre fermé, en Grande-Bretagne, et assument également le retour de ceux qui seront déboutés", explique-t-il.
Entre 6.900 et plus de 9.000 réfugiés
L'ancien président du parti Les Républicains suggère que des "équipes policières et douanières anglaises et françaises" effectuent un contrôle préalable des migrants en France pour que leur demande d'asile soit traitée plus rapidement.
"Ces équipes décideront si la demande relève du centre fermé qui aura été créé en Angleterre, et dans ce cas le migrant sera immédiatement renvoyé dans ce centre, ou si elle devra être étudiée dans des centres fermés en France", a précisé Nicolas Sarkozy.
Selon lui, cette procédure constitue la seule solution pour organiser le démantèlement de la "jungle" de Calais, plus grand bidonville de France qui accueille entre 6.900 et plus de 9.000 réfugiés selon les sources, afin "d'arrêter l'appel d'air pour l'avenir".
La suspension du droit au regroupement familial
L'ancien chef d'État prône également un message de fermeté, souhaitant mieux contrôler "les critères de l'asile":
"On ne peut pas continuer à être l'un des seuls pays d'Europe à ne pas renvoyer en Afghanistan, au Soudan et en Erythrée ceux dont la demande d'asile a été refusée".
L'ex-président de la République entend poser les bases "d'une nouvelle politique migratoire" en rétablissant notamment des contrôles aux frontières. Il demande encore la suspension du droit au regroupement familial "tant qu'il n'y a pas le Schengen 2 que nous réclamons" et la suppression de l'Aide médicale d'État. Il va même plus loin et souhaite "qu'aucun étranger en France ne puisse bénéficier de prestation non contributive avant cinq ans pour ne pas rentrer en France uniquement pour avoir des allocations sociales".