Sarkozy chute dans les sondages, Le Maire attend son heure

Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy - Lionel Bonaventure - AFP
La scène illustre les mauvais sondages du moment pour Nicolas Sarkozy. Mercredi, le président Les Républicains devait recevoir les présidents de région de son parti, mais après les désistements de Xavier Bertrand, Christian Estrosi et Valérie Pécresse, le repas a été annulé, rapporte L'Opinion jeudi. Dans la soirée, un sondage Elabe pour BFMTV soulignait qu'une majorité de Français ne regrette pas l'ancien président, déchu en 2007. Des résultats sans appel: Nicolas Sarkozy n'est plus le chef incontesté qu'il a été dans sa famille politique.
Le quotidien rapporte aussi que Bruno Le Maire aurait glissé à Eric Ciotti que "les courbes allaient bientôt se croiser" entre lui et l'ancien chef de l'Etat. "Avant l'été, je serai deuxième (derrière Juppé, ndlr)", aurait ajouté Bruno Le Maire. Son entourage dément une tournure aussi directe quand le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes n'a pas répondu aux sollicitations de BFMTV.com.
Le Maire et Sarkozy n'ont pas le même projet
Pour l'heure, l'ancien ministre de l'Agriculture, le seul avec Hervé Mariton à avoir affronter Nicolas Sarkozy dans la course à la présidence du parti fin 2014, ne s'est pas encore déclaré candidat. "Il n'ira que s'il est en mesure de gagner", donc de battre Sarkozy comme Juppé, "sa stratégie c'est le long terme", confie un proche à BFMTV.com. Surtout, Bruno Le Maire - qui a confirmé "se préparer" sur RMC - refuse de se fier aux sondages qui ont tendance à le sous-estimer: on lui promettait 15% face à Nicolas Sarkozy en 2014 alors qu'il en a obtenu le double.
Peu adepte des petites phrases qui font mouche, Bruno Le Maire préfère les tribunes où il expose ce qui ressemble à un programme. La dernière en date parlait d'économie et d'emploi dans les colonnes du Figaro, mardi. Deux thèmes au coeur du projet politique du député de l'Eure, contrairement à la ligne choisie par Nicolas Sarkozy qui est celle de la sécurité. Les deux hommes se sont opposés en bureau politique sur la question, confirme un participant à BFMTV.com.
"Les Français m'aiment épicé"
"Les Français m'aiment épicé", répète à ses proches Nicolas Sarkozy selon L'Opinion. Sûrement pour cette raison que ses camarades n'hésitent plus à envoyer la sauce. "Le meilleur service qu'il peut rendre à la droite, c'est de ne pas être candidat aux primaires", assène Hervé Mariton qui s'alignera sur la ligne de départ les 20 et 27 novembre prochains, dates de la primaire à droite. Même Gérald Darmanin, mis en lumière par sa fonction de porte-parole de Nicolas Sarkozy en 2014, assure qu'il "ne lui doit rien". Les ténors restent plus prudents mais insistent sur le manque d'envie qu'ils ressentent sur le terrain.
Sondage ou pas sondage, Nicolas Sarkozy est désormais au creux de la vague. Et c'est un livre, La France pour toujours qui doit lui permettre de remonter la pente. Croisera-t-il Bruno Le Maire sur sa route?