Rattrapage du bac et ramadan: François Fillon recadre ceux de LR qui "éructent" sur les musulmans

François Fillon le 13 février 2016 à Paris. - Lionel Bonaventure - AFP
Aménager les épreuves du bac en fonction des pratiques religieuses est-elle une atteinte à la laïcité? C'est en tout cas en ces termes que beaucoup ont dénoncé la décision prise lundi par la Maison des examens, qui gère l'organisation des épreuves du baccalauréat en Ile-de-France, de permettre aux élèves qui souhaitent célébrer l'Aïd el Fitr (fête musulmane de fin du ramadan) de reporter au lendemain leurs oraux de rattrapage prévus ce mercredi.
Parmi les réactions les plus vives, celles de Jean-François Copé, Christian Estrosi, Guillaume Peltier ou encore Éric Ciotti. Ce-dernier, député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes, a fustigé l'exécutif ainsi: "François Hollande a délibérément renoncé à défendre la laïcité pour flatter un communautarisme religieux auquel il est redevable". Pourtant le gouvernement socialiste n'a rien à voir avec cette dérogation d'absence pour cause de fête religieuse. Si Eric Ciotti doit s'en prendre à quelqu'un, c'est à François Fillon, qui a lancé cette circulaire en 2004, quand il était ministre de l'Éducation nationale de Jacques Chirac.
"Une sorte de réflexe pavlovien"
L'ancien Premier ministre n'a pas manqué de recadrer les détracteurs de son propre camp mercredi sur les ondes de RTL, des propos remarqués par Le Lab d'Europe 1. François Fillon s'est d'abord défendu en invoquant un argument d'autorité avec la figure de Charles de Gaulle:
"[La dérogation d'absence pour cause de fête religieuse] est une tradition française depuis toujours. C'est le Général de Gaulle le premier qui avait pris des décisions pour que les fonctionnaires français qui étaient de religion juive ou de religion musulmane puissent, lorsqu'il y avait des fêtes religieuses importantes, ne pas travailler ces jours-là."
Puis le candidat à la primaire à droite s'en est pris directement aux élus de son parti:
"Il y a un certain nombre de gens à droite qui ont une sorte de réflexe pavlovien: dès qu'on parle des musulmans, ils se mettent à éructer."
François Fillon a encore fait valoir que "les principaux bénéficiaires de cette mesure, c'est pas du tout les musulmans, c'est les Français de religion juive, qui sont très intransigeants sur la question des fêtes religieuses".