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Pour Xavier Bertrand, la réforme des retraites du gouvernement est "profondément injuste"

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Le président des Hauts-de-France, souhaite qu'une personne "qui a 43 années de cotisation puisse partir à taux plein avant 64 ans".

C'est un Xavier Bertrand offensif qui s'est présenté sur BFMTV-RMC ce mercredi. Que pense-t-il de la réforme des retraites dont Élisabeth Borne a dressé les contours la veille? Elle est "injuste, profondément injuste", répond le président Les Républicains (LR) des Hauts-de-France.

La Première ministre a pourtant multiplié les gestes envers la droite. Et pour cause: sans le groupe de députés présidé par Olivier Marleix, la majorité relative ne peut faire adopter son projet de loi, à moins d'utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution.

"Elle est où la justice?"

Ainsi, la cheffe de Matignon a accédé à plusieurs demandes des parlementaires LR, entre revalorisation du minimum de pension, y compris pour les retraités actuels, report de l'âge légal à 64 ans et non 65, accélération de la réforme Touraine ou encore la prise en compte des congés parentaux. Effet immédiat: la droite "est satisfaite d'avoir été entendue", fait savoir dans la foulée Olivier Marleix.

Xavier Bertrand est d'accord sur la nécessité de "travailler plus longtemps parce que nous vivons plus longtemps".

Pour autant, l'élu estime que "c'est une réforme pour les gens qui vont bien". Il s'explique: "Pour celui ou celle qui a commencé à travailler très jeune, même avant 20-21 ans, celui qui est donc moins formé, moins payé, il va devoir faire 44 années de cotisations". Et questionne:

"Elle est où la justice?"

"Droite populaire"

L'élu souhaite que "quelqu'un qui a fait 43 années de cotisation puisse partir à taux plein avant 64 ans". Un positionnement qui trouve un écho chez certains députés LR. Parmi eux, on retrouve notamment Aurélien Pradié, chantre d'une "droite populaire" et soutenu par Xavier Bertrand au premier tour du congrès LR en décembre dernier.

Lundi, le député du Lot, qui a fait campagne sur son opposition au report de l'âge légal de départ, a rappelé sa position sur LCP:

"Pour moi, ce qui doit primer, c'est la durée de cotisation", a expliqué le parlementaire de 36 ans.

Une guerre de lignes. Xavier Bertrand choisit lui de creuser son sillage avec la "droite populaire".

Sur BFMTV-RMC, il déclare: "Quel est l’ADN de la droite à laquelle je crois? Une droite qui n’est pas dure avec les plus fragiles [...] qui, quand elle pense au travail, pense à tout le monde. Pour la suite l'ancien ministre du Travail prévient: "C'est cette voix que je continuerai à porter".

Baptiste Farge