Pour Fillon, "les programmes d’histoire sont rédigés par des idéologues"

09c3/4a0adca94168397aaf41a0547f0e - Eric Feferberg - Pool - AFP
Il veut "que les enfants à l’école primaire apprennent l’histoire de France", le "récit national". Mais pour François Fillon, aujourd'hui les programmes d'histoire à l'école sont écrits par des gens "qui veulent imposer leur vision de la société".
"Les programmes d’histoire aujourd’hui, pour une grande partie d’entre eux, sont rédigés par des idéologues, qui veulent imposer leur vision de la société. Moi, je voudrais que ce soit des Académiciens, des historiens, des gens absolument incontestables. Surtout pas des politiques, qu’ils ne se mêlent pas de ça. Mais que ce ne soit plus, dans le secret de l’inspection générale, des gens engagés", a expliqué l'ancien Premier ministre, donné favori du second tour de la primaire à droite ce dimanche, lors du débat l'opposant à l'autre finaliste Alain Juppé.
"On choisit les dates, les périodes, les hommes qui correspondent à l’idéologie qu’on défend. Dans la dernière instruction qui a été donnée par l’inspection générale, on enlève Clovis, Jeanne d’Arc, même Voltaire et Rousseau ne sont plus au programme. Il y a une volonté d’organiser la lecture de l’histoire par rapport à des conceptions idéologiques", a encore estimé le député de Paris.
Une affirmation au moins partiellement démentie sur Twitter par le conseiller en communication de ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, indiquant que Clovis se trouvait bien dans les nouveaux programmes de primaire.
"Réécrire les programmes d'histoire"
Fin août, lors d'un discours à Sablé-sur-Sarthe, François Fillon avait déjà proposé de "revoir l'enseignement de l'histoire à l'école primaire". Avec pour idée que les maîtres ne soient "plus obligés d'apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d'interrogations".
"Si je suis élu président de la République, je demanderai à trois académiciens de s'entourer des meilleurs avis pour réécrire les programmes d'histoire avec l'idée de les concevoir comme un récit national". Car "le récit national c'est une Histoire faite d'hommes et de femmes, de symboles, de lieux, de monuments, d'événements qui trouve un sens et une signification dans l'édification progressive de la civilisation singulière de la France", avait-il dit.
Quelques jours plus tard, Najat Vallaud-Belkacem avait rétorqué que l'enseignement de l'histoire "ne doit pas répondre à une quelconque velléité de présenter un roman parfait, séduisant aux enfants".
"L'enseignement de l'histoire doit faire preuve de rigueur, d'exigence, de souci de vérité. Il doit être alimenté, étayé par les travaux des chercheurs, des historiens. Et donc, l'enseignement de l'histoire, c'est l'enseignement de la vérité de notre pays avec ses périodes de gloire et ses zones sombres", avait-elle déclaré lors des 19e Rendez-vous de l’histoire à Blois.