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Pécresse: "On est potentiellement en train de faire des mini-Calais en Ile-de-France et ce n'est pas acceptable"

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La présidente du conseil régional d'Ile-de-France était l'invitée de BFMTV et RMC, ce mercredi matin.

Invitée ce mercredi de BFMTV et RMC, la présidente de la région Ile-de-France est revenue sur la volonté du gouvernement de répartir 12.000 migrants des camps de Calais et Paris dans toute la France. Une mesure de répartition qui ne concernerait ni la Corse ni l'Ile-de-France.

"Les équipements publics de l'Ile-de-France n'ont pas vocation à accueillir des migrants"

"Je dénonce le double langage du gouvernement, qui montre une carte sur laquelle il n'y a pas l'Ile-de-France mais en même temps appelle la présidente de région, et me demande de libérer mes bases de loisirs pour y loger des migrants, en faisant un amalgame entre demandeurs d'asile et clandestins. C'est-à-dire qu'il faut loger tout le monde", a ainsi réagi Valérie Pécresse.

"Je le dis: les équipements publics de l'Ile-de-France n'ont pas vocation à accueillir des migrants. D'autant plus que ces bases de loisirs sont le jardin de ceux qui n'en ont pas. C'est vraiment très important pour la qualité de vie", a-t-elle poursuivi, précisant que le gouvernement lui "a demandé de mettre un campement de migrants à Cergy-Pontoise (Val d'Oise), et à Vernouillet (Yvelines)". "J'ai dit que je ne le souhaitais pas car on est en train, potentiellement, de faire des mini-Calais en Ile-de-France, et ce n'est pas acceptable", a argumenté la présidente de région. 

Selon un document issu du ministère de l'Intérieur cité mardi par Le Figaro, gouvernement a l'intention de créer 12.000 places d'hébergement avant la fin 2016, pour désengorger les camps de migrants de Calais et Paris. 

"On est aujourd'hui face à une espèce d'appel d'air, on ne peut pas toujours être ceux qui accueillent", a par ailleurs insisté Valérie Pécresse.

Des caméras dans tous les bus et RER

Alors que toutes les rames de RER seront bientôt équipées de caméras de vidéosurveillance, Valérie Pécresse a dénoncé le "bilan calamiteux de la gauche". "Pendant six ans on nous a expliqué que la vidéoprotection ne servait à rien. On va à marche forcée équiper toutes les rames", a-t-elle expliqué, ajoutant que "100% des bus seront aussi vidéoprotégés".

"Il n'est pas question d'avoir une sécurité à deux vitesses, c'est-à-dire le centre qui serait mieux protégé, et la périphérie qui serait oubliée", a ajouté Valérie Pécresse. 

"La piétonisation des voies sur berges doit se faire dans la concertation"

Invitée à réagir sur la question de la piétonisation des voies sur berges rive droite, à Paris, voulue par Anne Hidalgo, s'est dite "plutôt favorable à l'idée d'une piétonisation du centre de Paris, à condition qu'elle se fasse dans la concertation et dans la solidarité avec la banlieue". 

"J'attends de Paris de la solidarité. J'ai mis en place un comité d'évaluation qui va observer la pollution de l'air, le bruit, les embouteillages, pour faire dès octobre un premier état des lieux, afin de savoir quelles sont les conséquences de la fermeture de ces voies. En fonction de ce rapport, on prendra la décision sur ce qu'il faut faire", a fait valoir Valérie Pécresse, rappelant qu'elle peut "attaquer la décision du maire de Paris" ou "de manière plus constructive, proposer des mesures compensatoires", telles que des "parkings aux entrées de Paris". 

A.S.