Le lapsus de Sarkozy sur les ambitions personnelles

"Je voudrais redonner de la noblesse à la politique", a assuré Nicolas Sarkozy jeudi dans son discours de clôture des journées parlementaires de son parti Les Républicains où il entendait louer l'unité retrouvée. Mais très vite sa langue a fourché quand il a voulu remercier les membres de son parti qui s'étaient effacés au profit de centristes pour les têtes de listes aux élections régionales de décembre.
Nous devons l'unité "à ceux qui ont accepté de faire passer leurs ambitions personnelles devant … euh derrière l'ambition collective", a glissé le prétendant à la présidentielle de 2017 dans un lapsus qui n'est pas passé inaperçu.
Nicolas Sarkozy voudrait enfin "que cet exemple serve de leçon au plan national et que tous nous nous inspirions de ce comportement."
Une unité plus facile en région que sur le plan national
C'est la première fois depuis 2012 que Les Républicains (ex-UMP) organisent des journées parlementaires, qui se déroulaient habituellement chaque année, avant que la guerre entre fillonistes et copéistes fin 2012, ainsi que les problèmes financiers liés à l'affaire Bygmalion ne mettent entre parenthèses cet exercice traditionnel de rentrée.
Le choix de Reims, reprise à la gauche lors des municipales de 2014 par le député Arnaud Robinet, illustre l'ambition de reconquête de la droite à l'approche du scrutin des 6 et 13 décembre.
Les régionales sont l'occasion pour la droite de donner une image de rassemblement, après ses succès aux municipales et aux départementales, préludes à l'alternance espérée pour 2017 .
Dans le cadre de l'accord avec les Républicains pour les élections régionales de décembre, l'UDI a réussi à obtenir trois têtes de listes.
Le MoDem de François Bayrou est bien parti pour être allié aux Républicains et aux centristes de l'UDI dans la quasi-totalité des régions à l'exception de la Bourgogne/Franche-Comté, où il part seul.
François Fillon, l'un des rivaux des Nicolas Sarkozy à la primaire n'a pu entendre le discours sur les bienfaits de l'unité. Il était à Paris pour préparer son débat avec Manuel Valls, lors de l'émission de France 2 "Des paroles et des actes". Quant à Alain Juppé, il n'est plus parlementaire et n'était donc pas présent non plus.