Immigration: Sarkozy propose, les militants appelés à voter

Nicolas Sarkozy au siège de Les Républicains à l'issue de la convention du parti sur l'immigration - Dominique Faget - AFP
Doit-on y déceler la volonté de Nicolas Sarkozy d'imposer le socle d'un programme commun à l'ensemble des candidats à la primaire à droite? C'est en tout dans la peau d'un prétendant autant que dans celle de président de parti que Nicolas Sarkozy s'est présenté mercredi matin. Faut-il demander aux migrants de "s'intégrer" ou de "s'assimiler" à la société française? C'est l'une des questions que l'ancien chef de l'Etat, partisan de l'assimilation, a proposées aux adhérents des Républicains (LR), lors d'une "Journée de travail" de son parti sur l'immigration.
A l'issue de cette séquence (durant la matinée, permettant ainsi aux parlementaires présents de participer aux débats sur les réfugiés prévus dans l'après-midi à l'Assemblée et au Sénat), une liste de onze questions a été publiée. Les adhérents du parti, dont plusieurs centaines ont assisté aux débats de la matinée, peuvent donner leur avis sur Internet dans les 48 heures, sur le site republicains.fr.
En pleine crise migratoire, alors que l'Allemagne vient de renforcer ses contrôles aux frontières de l'Autriche et sur une partie de la frontière française, ils peuvent dire s'ils sont oui ou non "d'accord pour la suspension de Schengen", "pour un Schengen II" et "une politique migratoire commune", pour une diminution de "l'attractivité sociale de l'Europe", pour des "plafonds" votés chaque année par le Parlement destinés à limiter l'immigration et le regroupement familial. Autres questions: "Faut-il renforcer les critères de naturalisation?", "Faut-il adapter le droit du sol?".
"Merkel et Sarkozy sur la même ligne", assure Hortefeux
"Il faut surtout refonder Schengen", a jugé le conseiller politique LR Brice Hortefeux mercredi sur BFMTV, alors que Nicolas Sarkozy venait de présenter ses projets pour les Républicains. "Schengen était une bonne chose à l'origine mais il a été fait pour 5 pays, pas pour 26, et rien n'est prévu en cas de crise migratoire. (...) Nicolas Sarkozy propose depuis longtemps de bousculer Schengen et Angela Merkel, qui a pris conscience que cela ne fonctionne plus, est sur la même ligne que nous (Les Républicains)".
A ces onze questions, "j'en ajouterai une douzième", concernant "le débat entre assimilation et intégration, qui est une question centrale", a affirmé Nicolas Sarkozy pour clore les échanges. "Est-ce qu'ils (les adhérents) attendent d'un étranger qui veut devenir français qu'il s'assimile ou qu'il s'intègre?".
Les ténors ne sont pas d'accord
Si Nicolas Sarkozy opte pour sa part pour l'assimilation (pleine adhésion aux normes de la société d'accueil), à l'instar de François Fillon (absent mercredi matin), Alain Juppé (absent lui aussi) défend la notion d'"intégration", qui permet le maintien de différences.