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"Il veut imposer un chemin d'indépendance": Wauquiez menace le gouvernement après l'action de Valls en Nouvelle-Calédonie

Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale le 30 avril 2025

Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale le 30 avril 2025 - Thomas SAMSON / AFP

Le chef des députés Les Républicains (LR) s'en prend à Manuel Valls, qu'il accuse de "vouloir imposer un chemin d'indépendance à la Nouvelle-Calédonie", et menace de retirer le soutien de LR au gouvernement.

Les députés LR retireront leur soutien au gouvernement "s'il persiste à vouloir imposer l'indépendance à la Nouvelle-Calédonie", a prévenu ce vendredi 16 mai leur chef et candidat à la présidence du parti Laurent Wauquiez, qualifiant "d'indigne" l'action du ministre de l'Outremer Manuel Valls.

"Si le gouvernement persiste à vouloir imposer un chemin d'indépendance à la Nouvelle-Calédonie, nous nous y opposerons (...) Je ne suis pas au soutien d'un gouvernement qui va aller contre la volonté des Calédoniens pour leur imposer l'indépendance malgré eux", a déclaré Laurent Wauquiez sur Europe1/Cnews.

"Ce que fait Manuel Valls, c'est indigne parce qu'il a cherché à imposer aux Calédoniens contre leur volonté un projet qui allait vers le chemin de l'indépendance", a-t-il jugé en martelant que "la Nouvelle-Calédonie est française, elle restera française".

La semaine dernière, les discussions engagées sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie sous l'égide de Manuel Valls ont échoué, laissant l'archipel sans cap politique clair.

Indignation des non-indépendantistes

Le projet présenté par le gouvernement, qui prévoyait une "double nationalité, française de droit et calédonienne", ainsi qu'un "transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes", avait suscité l'indignation des non-indépendantistes, qui estimaient qu'il revenait de fait à acter l'indépendance du territoire.

Les négociations sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie avaient été relancées début 2025. Plusieurs cycles de discussions ont eu lieu, et l'ancien Premier ministre a effectué trois déplacements sur place, parvenant à remettre autour de la table deux camps aux positions difficilement conciliables et qui ne se parlaient plus.

Au cours de ce dernier cycle, deux projets ont été examinés en profondeur, a expliqué le ministre des Outre-mer jeudi. "L'un fondé sur une souveraineté avec la France", défendu par le ministre, et "l'autre basé sur le fédéralisme au sein de la République française", porté notamment par les Loyalistes, l'une des branches des non-indépendantistes.

Mais "aucun projet n'a pu recueillir de consensus", a regretté Manuel Valls. Selon lui, le projet des Loyalistes "mettait en cause, à nos yeux, l'unité et l'indivisibilité de la Nouvelle-Calédonie", à travers "un projet de partition de fait".

Par ailleurs, à deux jours de l'élection du président du parti dimanche, Laurent Wauquiez a une nouvelle fois tenté de déborder son concurrent Bruno Retailleau par la droite. Il s'est dit opposé à toute régularisation d'étrangers en situation irrégulière, y compris sur les métiers en tension, à la "différence" selon lui du ministre de l'Intérieur.

Il a aussi jugé que celui-ci avait "six mois" pour avoir "des résultats sur la sécurité, l'immigration" car "c'est fondamental pour la crédibilité de notre famille politique". Pour cette raison, "il faut qu'il puisse se consacrer à plein temps à sa mission".

Enfin, après la numéro 2 du parti d'extrême droite Reconquête Sarah Knafo, Laurent Wauquiez a fait les yeux doux à Philippe de Villiers qui fut le mentor de Bruno Retailleau. "C'est quelqu'un qui est courageux, qui porte des belles valeurs, qui a toute sa place dans ce rassemblement de la droite", a-t-il jugé.

B.F avec AFP