"Il a raison": Wauquiez soutient Retailleau après ses déclarations sur l'État de droit

Laurent Wauquiez a apporté son soutien à Bruno Retailleau ce mardi 1er octobre après que le ministre de l'Intérieur a remis en cause l'État de droit- "qui n'est pas intangible, ni sacré", selon lui- dans un article du JDD sur le meurtre de l'étudiante Philippine, s'attirant des critiques jusque dans le camp présidentiel.
"Je n'aime pas tellement les postures et les débats de mots. Ce qui compte vraiment, c'est la réalité derrière que dénonce Bruno Retailleau. Et il a raison", a estimé le président des députés La Droite républicaine (ex-LR) sur RTL.
"L'État de droit est fait pour protéger les Français. Aujourd'hui, à cause souvent de jurisprudences de la Cour européenne des droits de l'Homme, c'est devenu extrêmement difficile de prendre des mesures de bon sens", a avancé ensuite Laurent Wauquiez, prenant l'exemple de la reconduction d'un "terroriste étranger dans son pays".
Des propos vivement critiqués
Auprès du JDD, Bruno Retailleau a estimé, en faisant notamment référence à l'affaire du meurtre de Philippine: "L'État de droit ça n'est pas intangible, ni sacré. C'est un ensemble de règles, une hiérarchie de normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs. Mais la source de l'Etat de droit, c'est la démocratie, c'est le peuple souverain."
Des propos qui ont largement fait réagir. "Très inquiète" de ces déclarations, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a averti: "Lorsque la situation est tendue, lorsqu'il y a des crises, il ne faut surtout pas remettre en cause l'Etat de droit". Préoccupé lui aussi après ces déclarations, le président du groupe MoDem, Marc Fesneau a écrit sur X que "l'Etat de droit c'est ce qui protège chacun d'entre nous de l'arbitraire".
La protection des droits fondamentaux
Sur RTL, Laurent Wauquiez a quant à lui estimé que l'on "assiste à une dérive de la jurisprudence" ces dernières années qui fait qu'il est devenu "mission impossible" pour la police de "faire son travail". "Il faut remettre l'État de droit dans le bon chemin et la bonne direction", a ajouté le chef des députés LR.
Un peu plus tard dans la matinée de mardi, Bruno Retailleau a regretté que ses propos aient été "instrumentalisés par de faux débats" et a estimé que l'État de droit était au "fondement de notre République".
"Il faut regarder la réalité en face, nous le devons aux Français comme l'a rappelé Michel Barnier: aujourd'hui, le droit ne protège pas suffisamment les Français", a ajouté le ministre de l'Intérieur dans un communiqué.
L'État de droit désigne un concept philosophique, juridique et politique selon lequel l'État, à savoir la puissance publique, a ses pouvoirs encadrés par des règles de droit hiérarchisées.
"Le système qu'on a construit en Europe, et la France en fait partie, est un système marqué par l'État de droit, c'est-à-dire le fait de respecter un ensemble de procédures et de protéger les droits fondamentaux qui ne peuvent pas être bouleversés par le choix uniquement majoritaire", a expliqué à l'AFP le juriste Nicolas Hervieu, enseignant spécialiste des libertés publiques et du droit européen des droits de l'Homme.
D'après le site gouvernemental Vie publique, l'État de droit repose sur trois piliers: le respect de la hiérarchie des normes, l'égalité des citoyens devant la loi et la mise en place de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.