Apparu à propos de Morano: "Il faudrait lui retirer l'appartenance aux Républicains"

Benoist Apparu vendredi matin sur BFMTV et sur RMC. - BFMTV
Invité vendredi matin sur BFMTV et sur RMC, Benoist Apparu a réagi aux critiques virulentes de Nadine Morano à l'adresse d'Alain Juppé, qui venait de condamner ses déclarations sur "la France, pays de race blanche": "Les propos qui étaient minables, c'était plutôt ceux de Nadine Morano que ceux d'Alain Juppé. (...) On ne définit pas un pays par une race. La race il n'y en a qu'une, la race humaine, point".
Si elle ne rend pas d'excuses écrites, Nadine Morano doit-elle être exclue des Républicains? "Il faut être cohérent: à partir du moment où nous considérons qu'elle ne peut plus nous représenter sur le plan électoral et qu'on lui enlève l'investiture, il faudrait aller jusqu'au bout, c'est-à-dire lui retirer l'appartenance au parti politique Les Républicains. On ne fait pas les choses à moitié. Mais l'essentiel pour moi, c'est qu'elle ne nous représente plus sur le plan électoral, qu'elle ne soit pas candidate en notre nom, pour porter nos couleurs au moment des régionales".
"Expliquer aux gens qu'ils ont tort"
Nadine Morano trouve pourtant des soutiens parmi les militants. "J'entends souvent dire la formule suivante: elle dit tout haut ce qu'un certain nombre de Français pense tout bas", répond Benoist Apparu. "Mais il me semble que son rôle de femme politique, ce n'est pas dire ce que les gens pensent tout bas uniquement pour leur faire plaisir. Son rôle c'est à l'inverse d'expliquer aux gens qu'ils ont tort. Il n'y a pas de race, noire, blanche, jaune, bleue ou verte, il y a une race humaine, point".
A gauche, d'aucuns souhaiteraient supprimer le mot "race" de la Constitution. Benoist Apparu n'est pas d'accord: "Le mot a cet intérêt qui permet de définir en face quelque chose qui est pénalisable, à savoir le racisme. Pour reprendre la formule de Nicolas Sarkozy, ce n'est pas parce qu'on supprimera le mot 'race' de la Constitution qu'on supprimera le racisme".
L'âge d'Alain Juppé est "un atout"
Ce week-end aura lieu le premier grand rassemblement des proches d'Alain Juppé. "On le fait à huis clos, parce que c'est une séquence de travail. On va réunir 400 personnes", précise Benoist Apparu, "pour nous aider à prendre le pouls de la société et en tirer des propositions".
Dans la perspective de la primaire à droite pour la prochaine présidentielle, Alain Juppé se voit parfois reprocher son âge: "Je pense que son âge est un atout", réplique son porte-parole. "Parce qu'il ne fera qu'un mandat, il sera un président désintéressé par sa propre réélection. Ca veut dire qu'il fera les réformes nécessaires. Quand j'entends François Hollande dire 'Je ne me présenterai que si je réussis dans le chômage', ça veut dire qu'il n'est obnubilé que par sa propre réélection". Benoist Apparu égratigne au passage Nicolas Sarkozy, parmi tous les hommes politiques, qui selon lui ne pensent qu'à une chose: "Comment je fais pour être réélu?"
Le risque d'une "guerre mondiale" en Syrie
Alain Juppé est en train de bâtir ses propositions en matière d'immigration: "Sur la question des migrants, il faut trouver un équilibre", donne pour exemple Benoist Apparu. "C'est une vraie ouverture pour les réfugiés de guerre. Mais de l'autre côté, il faut une fermeté beaucoup plus forte contre l'accueil des migrants économiques. On peut être ouvert sur des migrations de type asile politique ou asile de guerre. Ce n'est pas l'angélisme de l'accueil sans conditions".
Contre Daesh, "considérer que les Russes sont infréquentables dans la situation actuelle n'est pas une bonne politique", juge Benoist Apparu. En Syrie, "nous avons devant nous le risque si ce n'est d'une guerre mondiale, en tout cas d'une guerre de civilisation que Daesh veut exporter en Europe occidentale. Nous serons les premières cibles de Daesh, nous l'avons déjà été. Donc oui, il faut discuter avec Vladimir Poutine pour trouver une solution politique, voire militaire".