Affaire des pénalités: Sarkozy placé sous le statut de témoin assisté

Nicolas Sarkozy - AFP
Nicolas Sarkozy, qui était entendu depuis ce mercredi matin dans l'enquête sur ses pénalités de campagne, a été placé sous le statut de témoin assisté, a annoncé peu après 13 heures le parquet de Paris. Ce statut est intermédiaire entre celui de témoin simple et de mis en examen. L'enquête est ouverte pour abus de confiance.
Le président de l'UMP est interrogé sur le paiement par l'UMP de pénalités d'environ 500.000 euros infligées au candidat Sarkozy après le rejet de ses comptes de la présidentielle 2012. Début décembre, revenu à la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'était résolu à rembourser la somme de 363.615 euros, un acte qui n'a pas arrêté le cours de l'enquête.
En effet, le Conseil constitutionnel avait aussi ordonné au candidat Sarkozy la restitution à l'Etat d'une avance forfaitaire de 153.000 euros et lui avait infligé une pénalité de 363.615 euros, correspondant au dépassement constaté. Or, le fait pour l'UMP d'avoir pris en charge ces frais peut constituer un abus de confiance, car les pénalités visaient le candidat lui-même et l'argent du parti aurait ainsi été détourné à son profit.
L'ex-patron de l'UMP Jean-François Copé a déjà été mis en examen pour abus de confiance.
L'affaire Bygmalion revient d'ailleurs dans l'actualité au même moment que celle des pénalités de campagne. L'ancien directeur de campagne et actuel préfet de Lozère, Guillaume Lambert, a été placé en garde à vue avec deux autres protagonistes de l'affaire mercredi matin, Philippe Blanchetier et Philippe Briand. Les enquêteurs pensent avoir mis au jour une fraude colossale: ils ont la conviction que l'UMP a pris en charge environ 18,5 millions d'euros de frais de meetings en 2012, alors que ces dépenses auraient dû rentrer dans le budget de la campagne.