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Affaire des écoutes: un nouvel obstacle judiciaire pour Sarkozy

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La justice a validé la légalité des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy, qui reste mis en examen. Une embûche judiciaire supplémentaire sur la route de la reconquête du pouvoir pour le patron de l'UMP.

Nicolas Sarkozy est à nouveau dans la tourmente. La justice a validé jeudi les écoutes téléphoniques compromettantes du président de l'UMP, qui reste donc mis en examen. Un obstacle de taille pour celui qui organise depuis des mois sa reconquête du pouvoir.

La cour d'appel de Paris a estimé que les écoutes judiciaires de conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Thierry Herzog, révélant selon les enquêteurs une tentative de corruption d'un haut magistrat, n'étaient pas illégales. La loi dit en effet que le secret des conversations entre un avocat et son client ne tient pas si elles révèlent leur participation à un délit.

Les juges vont reprendre leur enquête

Un coup dur pour Nicolas Sarkozy, dont les avocats remettaient en cause la légalité des écoutes. Sans elles, le dossier se viderait de sa substance. "Si nous triomphons, il n'y aura plus de suite judiciaire", disait l'avocat de Gilbert Azibert, un haut magistrat lui aussi mis en examen dans cette affaire. Face à ce revers, la défense de Nicolas Sarkozy a annoncé qu'elle allait se pourvoir en cassation. Mais le pourvoi n'est pas suspensif: l'enquête menée par les juges d'instruction, gelée depuis l'automne le temps d'examiner les requêtes de la défense, va donc pouvoir reprendre.

En attendant, non seulement Nicolas Sarkozy reste mis en examen, mais il est aussi sous la menace d'un procès en correctionnelle pour corruption et trafic d'influence. Désormais, son sort est suspendu au travail des juges d'instruction. Claire Thépaut et Patricia Simon, dont Nicolas Sarkozy a mis en cause l'impartialité, pourraient toutefois attendre la décision de la cour de cassation avant de produire de nouveaux actes, car celle-ci pourrait rendre sa décision assez rapidement, sous trois mois.

Mais même si le pourvoi en cassation de ses avocats était rejeté, rien ne dit que Nicolas Sarkozy pourrait être condamné. Et s'il l'était, le temps d'épuiser d'éventuels appels et pourvois en cassation pourrait lui permettre d'aller jusqu'à la primaire de l'UMP, qui doit se tenir les 20 et 27 novembre 2016, voire jusqu'à la présidentielle du printemps 2017.

Sarkozy "serein et déterminé"

Jouer la montre comporte pourtant un risque pour le patron de l'UMP, qui pourrait voir son image ternie par les affaires. Un argument de taille en pleine bataille pour la primaire, alors que chaque voix compte face à son adversaire principal, Alain Juppé. Mais outre l'affaire des écoutes, le nom de Nicolas Sarkozy est également cité dans sept autres dossiers, toujours entre les mains de la justice.

L'un d'eux concerne un arbitrage financier rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie, et deux autres le financement de la campagne de 2012. Parmi elles, l'affaire Bygmalion: c'est dans ce cadre que l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue jeudi. Les juges d'instruction ont déjà mis en examen dix personnes dans ce dossier.

La fin des affaires judiciaires n'est pas donc pas pour tout de suite pour Nicolas Sarkozy. Mais ce dernier choisit de poursuivre sa route comme si elles n'existaient pas. Sur BFMTV, il se dit "serein et déterminé" après la validation de la procédure en cours contre lui. L'un de ses chantiers du moment consiste notamment à faire changer l'UMP de nom, pour tenter de tourner la page des turbulences passées. Mais le patron du parti n'est pas à l'abri de nouveaux remous.

Ariane Kujawski avec AFP