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Leçon de Macron à un chômeur: les cafés de Montparnasse recrutent-ils vraiment?

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Samedi dernier, Emmanuel Macron assurait à un chômeur qu'il lui suffirait de faire le tour des bars et brasseries de Montparnasse, un quartier parisien, pour trouver un emploi. Nos journalistes l'ont pris au mot.

Nous avons choisi de prendre le président de la République au mot. Et de promener nos caméras du côté du quartier de Montparnasse à Paris, là même où il a assuré à un chômeur horticulteur, venu visiter l'Elysée, qu'il lui serait facile de trouver un emploi dans les "hôtels, cafés, restaurants", en "traversant la rue".

"On est déjà complet" 

Les dix cafés et restaurants arpentés par nos journalistes rendent un verdict différent du pronostic présidentiel. Oui, certains d'entre eux peuvent avoir des besoins mais la plupart n'ont rien à proposer dans l'immédiat.

Pour Adriano Rodrigues, qui travaille au Dalea, les choses sont mêmes plus claires encore: "Pour le travail n’importe où, la plonge, le froid, faire les salades, même pour le ménage, on est déjà complet, on a ce qu’il faut."

En poussant une autre porte, celle du Pinocchio, on trouve davantage d'optimisme. "Oui, c’est possible. On a recruté des gens de tous profils. On n’a pas besoin de compétences particulières, après, il suffit d’être motivé, d’être travailleur, et d’avoir le sourire", affirme Louis-Marie, qui y officie. 

39 heures, 1.700 euros brut

Pour autant, son enthousiasme n'a pas l'air de se vérifier dans ces parages. Seule une enseigne, sur les dix testées, a un poste à pourvoir tout de suite et à temps complet: le Paradis du fruit. Il s'agit d'une place rémunérée 1.700 euros brut par mois, en échange de 39 heures de travail hebdomadaires.

A dire vrai, un autre débit de boisson a besoin d'embaucher une personne: La Rotonde, célèbre brasserie de Montparnasse. Seulement voilà, ce poste en salle ne sera dévolu qu'à un candidat déjà lesté d'une certaine expérience, et cet aspect est obligatoire.

Thibault Lorillon n'exerce pas derrière le comptoir de La Rotonde mais derrière celui le zinc voisin du Stand. Il confirme toutefois l'importance du coup de main dans la profession:

"C’est plus la manière de le dire qui me dérange. 'Il y a juste à essayer, c’est bon, vous en trouverez’, comme si c’était si simple que ça. Alors que c’est vrai, il y a des épreuves, il y a des étapes, ce n’est pas un métier facile."

Robin Verner