Le soutien de Tony Parker à Najat Vallaud-Belkacem n'en était pas vraiment un

Najat Vallaud-Belkacem à Villeurbane, près de Lyon, le 22 mai 2017, où elle se présente aux législatives. - PHILIPPE DESMAZES / AFP
Les blagues sur le soutien "de taille" de Tony Parker à Najat Vallaud-Belkacem n'auront pas duré longtemps. Elle ont laissé place à ce qui ressemble à une mauvaise plaisanterie. Alors que l'équipe de l'ancienne ministre, candidate aux législatives à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, annonçait mercredi le soutien de Tony Parker, le basketteur a rétropédalé quelques heures plus tard, rapporte ce jeudi le quotidien régional Le Progrès.
"Tony Parker soutient Najat", peut-on lire depuis mercredi sur le site de la candidate. La publication, composée de deux citations des principaux intéressés, laisse peu de doute sur la nature du soutien apporté à Najat Vallaud-Belkacem en pleine période électorale.
"Najat est ma candidate de cœur"
"Najat, que je connais depuis longtemps, est ma candidate de cœur. Elle est la députée dont Villeurbanne a besoin pour aller plus haut et jouer collectif. Je suis #teamnvb", signé Tony Parker.
"Merci Tony, merci pour ce que tu fais à Villeurbanne, je ne l'oublierai pas, je défendrai les couleurs du club et du basket avec sincérité et passion comme je l'ai toujours fait", lui répond l'ancienne ministre.

"Merci Tony pour ton soutien"
Installé aux Etats-Unis, Tony Parker évolue en NBA mais est aussi président et actionnaire majoritaire du club de l'ASVEL Lyon-Villeurbanne depuis 2014, ainsi que du club féminin de Lyon Basket, depuis cette année.
La publication, accompagnée d'une photo de Najat Vallaud-Belkacem et de Tony Parker, a aussi été partagée sur Twitter par la candidate.
"Une sollicitation personnelle" pour le basketteur
Jeudi, dans les colonnes du Progrès, le ton n'est plus le même. Le basketteur évoque un malentendu et réfute tout soutien politique accordé à la candidate. Il oppose à un tel soutien l'idée d'une "sollicitation personnelle" et déclare ne pas se mêler de politique.
"J’aimerais clarifier la situation", explique Tony Parker. "Je connais personnellement Najat depuis quinze ans. Elle m’a appelé hier (mardi, ndlr) pour me demander mon soutien pour les élections législatives. Il était 6 heures du matin à San Antonio et j’ai mal interprété sa demande. Je pensais que c’était une sollicitation personnelle, en aucun cas politique. Je suis un professionnel du basket, mon sport, du sport, mais pas de politique. Si j'avais eu connaissance de l'usage et de la diffusion du message de soutien, je m'y serais opposé. Je ne me suis jamais positionné politiquement, pourquoi je commencerais aujourd'hui?", interroge-t-il.
Pas de doute possible, selon l'entourage de la candidate
Interrogée par le quotidien, l'équipe de campagne de Najat Vallaud-Belkacem explique au contraire que l'accord passé entre eux était sans équivoque.
"J'ai été témoin des échanges", fait valoir le suppléant de la candidate, Didier Vullierme. "Tony Parker n'est pas quelqu'un qui semble avoir des difficultés de compréhension. Najat Vallaud-Belkacem a été très claire. Elle lui a demandé son accord pour adhérer à son comité de soutien. Les termes de ce soutien ont été confirmés par SMS", ajoute-t-il.
Il explique aussi que le choix de la photo accompagnant la publication a été discuté entre les équipes de Tony Parker et Najat Vallaud-Belkacem. Tous deux se seraient entretenus mercredi soir à nouveau, et d'après l'entourage de Najat Vallaud-Belkacem, le basketteur n'aurait au départ pas pris conscience de l'ampleur médiatique qu'aurait un tel soutien.
La socialiste donnée perdante face au candidat LREM
Didier Vullierme dit s'interroger sur la véracité de cette incompréhension et sur l'existence de possibles "pressions". Tony Parker est lié à la ville de Lyon, qui doit accueillir en 2018 à Gerland la "Tony Parker Academy". Najat Vallaud-Belkacem affronte dans la 6ème circonscription du Rhône Laurent Legendre, pour la France insoumise, mais surtout Bruno Bonnell, le candidat de la République en marche, qui est un proche de Gérard Collomb, le maire de Lyon.