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Le maire de Nice Christian Estrosi quitte Les Républicains

Christian Estrosi (Photo d'illustration)

Christian Estrosi (Photo d'illustration) - -

Le maire de Nice Christian Estrosi a annoncé jeudi qu'il quittait à son tour Les Républicains pour travailler à "reconstituer une grande formation politique moderne".

Après plusieurs jours de polémiques au sein de LR, le maire de Nice Christian Estrosi a annoncé au Figaro ce jeudi son départ de son parti politique, estimant n'avoir "jamais subi une telle violence" au sein de la formation politique.

"Je m'en vais de LR" et "quitter mon parti est une décision pénible pour le gaulliste que je suis", a expliqué Christian Estrosi au journal, en dénonçant "la dérive d'une faction qui semble avoir pris en otage la direction du parti" pour faire capoter le projet d'alliance entre LaREM et LR aux régionales en Paca.

Estrosi réaffirme son soutien à Muselier

Pour l'élu des Alpes-Maritimes, "ce qui s'est passé durant ces quatre derniers jours est d'abord la démonstration de la dérive d'une faction qui semble avoir pris en otage la direction du parti. (...) Les limites de l'acceptable ont été franchies".

Christian Estrosi réaffirme ainsi son soutien à Renaud Muselier, le président de la région Paca qui a provoqué un tollé au sein de sa famille politique ces derniers jours, après le retrait de la liste LaREM en sa faveur pour les régionales de juin prochain. Le maire de Nice considère que "Renaud Muselier a mis en œuvre une stratégie d'ouverture et de rassemblement".

Selon l'édile, les Républicains "finissent par banaliser Marine Le Pen et le Rassemblement national". "À trop vouloir souligner qu'il n'y a pas entre eux et le RN de différence, ils l'amènent au pouvoir".

Dans cet entretien, Christian Estrosi dit aussi vouloir constituer une nouvelle formation politique "moderne rassemblant la droite et le centre autour d'un vrai projet où l'on ne passe pas son temps à parler de soi en bureau politique mais d'industrie, d'environnement, de sécurité, d'immigration contrôlée".

Nadine Morano ironise sur le trop "long cheminement" de Christian Estrosi

La députée européenne, Nadine Morano, est l'une des premières cadres des Républicains à avoir réagi à ce départ. Sur BFMTV, elle a introduit:

"Je regrette d’abord son long cheminement. Il a déjà engagé sa route vers le macronisme avant le premier tour de la présidentielle. Dès le 1er avril 2017, il reçoit Emmanuel Macron dans son bureau de président du Conseil régional de Paca à Marseille. Il fait ce premier pas envers Emmanuel Macron. Depuis, il n’a cessé depuis toutes ces années d’adresser des messages politiques à l’égard d’Emmanuel Macron en permanence." "Le 31 août 2020, il dit dans Le Figaro qu’il faut rejoindre Emmanuel Macron pour le premier tour de la présidentielle de 2022. Voilà, on est au bout de son chemin. Il a changé de famille", a-t-elle prolongé.

Pour Nadine Morano, ce n'est pas la formation que quitte Christian Estrosi qui dérive mais ce dernier qui effectue un revirement idéologique: "Je préférais le Christian Estrosi qui s’exprimait sur ‘la cinquième colonne’, avait un discours ferme sur toutes les questions de sécurité et d’immigration. (…) Comment peut-il aujourd’hui endosser le bilan du président de la République quand on voit l’insécurité dans notre pays, la vague migratoire ?" "Alors je lui dis ‘au revoir’, c’est une clarification politique, j’en prends acte", a-t-elle achevé.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV