"La seule voie possible, c'est la diplomatie": Sarkozy redoute une "guerre totale" en Ukraine si le dialogue est rompu

Après François Hollande plus tôt dans la matinée, c'est Nicolas Sarkozy qui a été reçu par Emmanuel Macron ce vendredi à l'Élysée. Le chef de l'État s'est entretenu avec ses deux prédécesseurs au sujet de la guerre en Ukraine et des attaques perpétrées par l'armée russe.
"La situation internationale, je ne l'apprendrai à personne, est grave et suscite de très légitimes inquiétudes", a commenté Nicolas Sarkozy face à la presse à l'issue de la rencontre, dans la cour du Château.
"J'observe que l'agressivité, et le mot est faible, dans les relations internationales, ne cesse de se déchaîner, semaine après semaine. Le temps de la désescalade doit venir. La seule voie possible, la seule, c'est la diplomatie. Car l'alternative à la diplomatie, c'est la guerre totale, soit la diplomatie, soit la guerre totale. Et cela, je veux dire la guerre totale, aucun peuple à travers le monde ne peut le souhaiter", a poursuivi l'ancien locataire de l'Élysée.
"L'Otan, le G7, le G20, ça ne fonctionne pas"
Nicolas Sarkozy a également exhorté à "faire preuve d'imagination et de créativité, pour créer les conditions de l'installation de nouvelles institutions multilatérales".
"Aujourd'hui, plus rien ne marche, a-t-il regretté. L'Otan, ça ne fonctionne pas. Le G7, ça ne fonctionne pas Le G20, dont j'ai voulu la création, ne fonctionne pas. Et même l'ONU, qui oscille entre apathie et immobilisme. Nous sommes en 2022, il est temps d'inventer les institutions qui permettront d'inventer le multilatéralisme du XXIe siècle, or nous vivons avec des institutions qui sont celles du XXe siècle, et là aussi c'est à la France de jouer ce rôle et de proposer des grandes initiatives."
Des propos qui font écho à ceux prononcés par Emmanuel Macron en novembre 2019. Le chef de l'État avait estimé, dans un entretien à The Economist, que l'Otan était en état de "mort cérébrale" et avait appelé à "muscler" la défense au plan européen.