"La première réforme à faire": Édouard Philippe s'invite dans le débat sur les retraites

L'ancien Premier ministre et maire du Havre Edouard Philippe sur le plateau de la chaîne France 2, le 4 avril 2021 à Paris - THOMAS COEX © 2019 AFP
Le grand flou du gouvernement n'en est pas un pour son ancien chef. L'ex locataire de Matignon Édouard Philippe a accordé une interview dans le dernier numéro de Challenges, pour lequel il évoque notamment la réforme des retraites, repoussée en raison de la pandémie de Covid-19.
"La première réforme à faire est celle des retraites", affirme l'ex- Premier ministre dans les colonnes de l'hebdomadaire, qui juge que le report de l'âge de départ à la retraite à 65, 66 voire à 67 ans est "la seule solution raisonnable".
Favorable à trois régimes distincts et à un départ jusqu'à 67 ans
"D’autres pays l’ont fait, comme l’Allemagne ou l’Italie qui ont fixé l’âge de la retraite à 67 ans", compare Édouard Philippe, qui ne se dit pas opposé à ce dernier âge de départ: "ce n’est pas une mesure facile à porter, cela peut être progressif, mais ceux qui promettent de régler la question des retraites sans augmenter la durée de la vie active mentent aux Français".
L'ancien chef du gouvernement avance aussi l'idée d'un division des 42 régimes différents en trois distincts: un pour les salariés du secteur privé, un pour celles et ceux dans la fonction publique et un pour les indépendants.
"J’approuve toutes les mesures destinées à relancer l’économie"
Également interrogé sur le carnet de chèques qu'ouvre Emmanuel Macron depuis le début du mois de septembre, Édouard Philippe se déclare favorable à "toutes les mesures destinées à relancer l'économie", même si ses propos se veulent pour le moins partagés.
"Mettre de l’argent dans les filières industrielles du futur, les infrastructures, l’éducation, c’est un bon investissement", estime l'ancien chef du gouvernement qui prend toutefois ses distances avec le "revenu engagement" imaginé par Emmanuel Macron: "distribuer un revenu pour les jeunes en prenant le risque de désinciter à l’entrée sur le marché du travail me paraît en revanche plus contestable. Mais je ne doute pas que le président en a conscience".