Violences conjugales: Quatennens "regrette" des mots qui ont pu "relativiser la gravité des faits"

Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale le 7 février 2023 - Ludovic MARIN / AFP
Un mea culpa en bonne et due forme. Le député LFI Adrien Quatennens, qui vient d'être réintégré sur les bancs des insoumis, a présenté des excuses aux élus missionnés ces derniers jours pour l'auditionner en vue de son éventuel retour - désormais acté.
Le député "a affirmé regretter les expressions médiatiques qu'il a eues à la suite de sa condamnation", peut-on lire dans un communiqué de presse des parlementaires LFI.
Des propos qui ont pu "relativiser la gravité des faits"
L'élu du Nord, très proche de Jean-Luc Mélenchon, avait choqué une partie de son mouvement, après avoir pris la parole dans la foulée de sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales contre son épouse.
"Il reconnaît que certains de ses propos ont eu pour effet, sans qu’il n’en ait eu l’intention, de relativiser la gravité des faits et d’inverser la culpabilité entre l’auteur et la victime de violence", affirme encore le groupe LFI, qui l'avait suspendu pendant 4 mois après cette décision de justice.
Le soir de sa condamnation, Adrien Quatennens, en retrait du mouvement depuis septembre, avait pris la parole dans La Voix du Nord, dénonçant "un lynchage médiatique".
Un "stage de responsabilisation" suivi
Le lendemain, le député décrivait sur BFMTV une relation amoureuse "pas violente" mais "difficile depuis environ deux ans". Concernant la gifle donnée à son épouse, il évoquait une "dispute sérieuse avec des menaces réciproques".
Plusieurs têtes de proue du mouvement s'étaient alors désolidarisées de ses propos de Manon Aubry à Clémentine Autain en passant par Sarah Legrain qui dirige la cellule de lutte contre les violences sexuelles et sexistes du mouvement.
Le trentenaire qui est revenu à l'Assemblée nationale au mois de janvier en tant que député non-inscrit a veillé à montrer patte blanche pour réintégrer son groupe. Son "stage de responsabilisation auprès d'associations féministes" qu'il avait suivi à la demande de son groupe politique est ainsi en "cours de finalisation".
Quatennens veut "contribuer" à la lutte contre les violences sexuelles
Le parlementaire se dit encore prêt à "poursuivre le travail qu'il a entamé ces derniers mois pour être en mesure de contribuer utilement à la lutte contre les violences faites aux femmes".
"Prenant acte des engagements pris, le groupe parlementaire considère que les conditions de la réintégration d'Adrien Quatennens sont réunis", ajoutent encore les députés LFI.
Le groupe apparaît cependant divisé. 45 élus ont voté pour sa réintégration et 15 contre 15. 2 députés se sont abstenus. 12 députés n'ont pas assisté à la réunion de groupe, laissant apervevoir de fortes divergences d'appréciation au sein de LFI sur l'opportunité de ce retour.
Les partenaires de LFI au sein de la Nupes ont fait savoir dès ce week-end leur désapprobation, du patron des élus socialistes Boris Vallaud à la cheffe des écologistes, Marine Tondelier.