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La France Insoumise

"Un profond malaise": Manon Aubry prend ses distances après le retour médiatique d'Adrien Quatennens

Manon Aubry, lors de l'ultime débat, sur BFMTV

Manon Aubry, lors de l'ultime débat, sur BFMTV - BFMTV

L'eurodéputée a fait savoir sa désapprobation après les prises de paroles du député dans la presse. "Cela va à l'encontre de notre combat féministe", avance l'élue insoumise. Le retour d'Adrien Quatennens dès le mois de janvier à l'Assemblée, malgré sa radiation de 4 mois du groupe LFI, passe mal.

Manon Aubry sort du bois. La députée européenne La France insoumise n'avait pas encore pris position après l'offensive médiatique d'Adrien Quatennens consécutive à sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales. C'est désormais chose faite.

"Comme beaucoup, je ressens un profond malaise face aux interviews d'Adrien Quatennens", a tweeté l'eurodéputée ce vendredi en fin de matinée.

Des propos contre son épouse qui ne passent pas

La cadre du parti n'est pas la seule à prendre ses distances avec son collègue depuis son retour médiatique ce mardi, mais elle est celle dont le poids politique est le plus important.

Le député du Nord s'est longuement exprimé dans les colonnes de La Voix du Nord quelques heures après cette décision de justice. Il y a expliqué avoir "enduré en silence un lynchage médiatique" tout en détaillant les conditions de la séparation avec sa femme.

"Mon ex-compagne m’a ouvertement menacé de détruire mon engagement politique si je ne répondais pas favorablement à toutes ses exigences. Elle m’a même fait signer un papier l’affirmant sous la contrainte", a ainsi affirmé le trentenaire.

"On ne va pas à la télé se 'victimiser'"

Avant de hausser encore un peu plus le ton contre son épouse ce mercredi sur BFMTV. Il a ainsi décrit une relation amoureuse qui n'était "pas violente" mais "difficile depuis environ deux ans". Il a également évoqué le jour où il a giflé son épouse, évoquant "une dispute sérieuse avec des menaces réciproques".

"Après une condamnation pour violences conjugales, on ne va pas à la télévision pour minimiser ou 'contextualiser' en dévoilant le passé de la victime. Cela va à l'encontre de notre combat féministe", a encore assuré Manon Aubry sur son compte Twitter.

"Cela fait du mal contre les violences faites aux femmes"

La députée LFI Marianne Maximi a fait savoir, elle aussi, sa désapprobation sur son compte Twitter, accusant son collègue de "minimiser et relativiser sa propre violence". "C'est grave", a estimé l'élue du Puy-de-Dôme.

"Cela fait du mal à nos combats, contre les violences faites aux femmes."

Même son de cloche du côté d'Alma Dufour. La parlementaire de Seine-Maritime a assuré sur le réseau social que "l'interview faite sur BFMTV ne peut pas être portée en (leur) nom".

"J'apporte mon soutien à mes collègues qui s'en sont désolidarisées", ajoute encore la jeune femme.

La colère monte d'autant plus sur les bancs de La France insoumise qu'Adrien Quatennens sera de retour à l'Assemblée dès le mois de janvier. Si son groupe l'a exclu pendant 4 mois et conditionne son retour sur ses bancs à "un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes auprès d'associations féministes", il va utiliser la possibilité de siéger au Palais-Bourbon en dehors de tout groupe politique.

Un retour en janvier "incompréhensible"

"Je comprends qu'il ait envie de revenir rapidement", assurait ce jeudi un collaborateur d'un élu insoumis auprès de BFMTV.com. "C'est son droit comme lui permet la justice vu qu'il n'a pas écopé d'une peine d'inéligibilité. Mais on passe vraiment pour des idiots", poursuivait cette même source.

"Il est radié pendant 4 mois mais vient quand même. C'est incompréhensible."

Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a avancé sur Public Sénat ce jeudi que "personne ne (pouvait) lui interdire d'aller et venir". "Nous ne pouvons pas demander à un député de ne plus venir à l'Assemblée", a assuré la députée.

Marie-Pierre Bourgeois