"Incompréhensible": le retour de Quatennens dès janvier à l'Assemblée embarrasse LFI

Un retrait temporaire du groupe qui n'empêchera pas son retour dans les prochaines semaines au Palais-Bourbon. Condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, Adrien Quatennens a annoncé ce mercredi sur BFMTV vouloir revenir à l'Assemblée nationale "vraisemblablement dès le mois de janvier".
Au grand dam de certains insoumis qui auraient préféré qu'il respecte l'esprit de la sanction décidée par son groupe.
"Ce n'est pas très correct comme façon de faire et je ne veux pas en dire plus", confie une députée La France insoumise, sous le sceau de l'anonymat, à BFMTV.com.
Le groupe avait en effet très longuement délibéré après avoir appris la condamnation du député mardi. L'élu du Nord a ainsi écopé d'"une radiation temporaire" de 4 mois des bancs de LFI à l'Assemblée, lui offrant la possibilité de revenir siéger au sein du groupe le 13 avril prochain.
Son retour est également "conditionné à son engagement à suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes" auprès d'associations féministes".
Dans l'hémicycle aux côtés de Dupont-Aignan
Mais Adrien Quatennens va utiliser la possibilité de siéger au Palais-Bourbon en dehors de tout groupe politique. C'est ce qu'on appelle être un député non-inscrit. À ce titre, il rejoindra par exemple Nicolas Dupont-Aignan et Emmanuelle Ménard. Sa parole dans l'hémicycle devrait être cependant très limitée, le temps de parole étant lié au nombre d'élus de chaque groupe.
"Je comprends qu'il ait envie de revenir rapidement", assure un collaborateur d'un élu insoumis. "C'est son droit comme lui permet la justice vu qu'il n'a pas écopé d'une peine d'inéligibilité."
"Mais on passe vraiment pour des idiots", poursuit cette même source. "Il est radié pendant 4 mois mais vient quand même. C'est incompréhensible."
En guise d'explication, l'élu du Nord a assuré sur notre antenne "demander simplement la proportion" des peines et souhaité "pouvoir reprendre une activité parlementaire normale".
"Un manque de retenue"
De quoi convaincre ses collèges? Officiellement, cela en a tout l'air. "Nous ne pouvons pas demander à un député de ne plus venir à l'Assemblée", a répondu Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI, sur Public Sénat ce jeudi. François Ruffin, sans condamner ce retour, y a vu "un manque de retenue".
"Ça demande du temps de digérer (une peine) judiciaire, et de savoir ce que l'on fait pour la société et la politique" sur RTL.
Sans évoquer précisement sa présence en janvier prochain, la députée Marianne Maximimi a fait savoir, elle, sa désapprobation sur son compte Twitter, accusant son collègue de "minimiser et relativiser sa propre violence". "C'est grave", a estimé l'élue du Puy-de-Dôme. "Cela fait du mal à nos combats, contre les violences faites aux femmes."
Une manifestation féministe le jour J
Preuve que son atterrissage dans quelques semaines ne se fera pas en douceur: le collectif féministe Nous Toutes organisera une manifestation le jour de son retour, d'après des informations de BFMTV.com.
"La seule chose dont on peut le remercier, c'est bien de nous aider à organiser nos futures élections", tance ainsi la conseillère de Paris EELV Raphaëlle Rémy-Leleu. Sandrine Rousseau et Fabien Roussel ont demandé de leur côté sa démission.